Rencontre avec deux étudiant·es entrepreneur·es

Publié le 8 octobre 2020 Mis à jour le 1 septembre 2021

Nicolas De Azevedo et Mathilde Gras sont tous les deux anciens du Diplôme Universitaire PEPITE D2E. Retour sur leur expérience.

Nicolas De Azevedo

 25 ans

Bac STMG suivi d'une licence d'histoire

+ Le Diplôme Universitaire de PEPITE D2E
 

Vos débuts dans l’entrepreneuriat...

 Le premier projet entrepreneurial sur lequel je me suis lancé était le développement d'une solution alternative aux produits phytosanitaires. Cette solution consistait à exposer les plantes de culture, à des séquences sonores entre 3 et 5 minutes par jour afin de stimuler leurs défenses immunitaires. Ces séquences sonores appelées  "Protéodies" peuvent être utilisées comme substituts aux produits sanitaires qui demandent très peu de temps de mise en œuvre et surtout cela n'est pas polluant. 

Le déclic pour la mise en œuvre est le jour où je l'ai expérimenté chez moi dans un placard de culture sur des plants de canne  à sucre. Les résultats étaient incroyables. Pour l'anecdote c'est la musique "Eye of the Tiger" du film Rocky qui a eu les meilleurs résultats. Une production deux fois supérieure à une plante témoin qui n'a reçu aucune stimulation sonore.

 Je n'ai malheureusement pas concrétisé ce projet du fait des nombreux coûts et d'années de recherche et développement.

La chose la plus importante pour un jeune entrepreneur est de se confronter le plus rapidement au marché car c'est lui qui oriente ces décisions. La recherche et développement est malheureusement un secteur qui n'est pas fait pour les néophytes.

 Que vous a apporté l’université ?

Pour entrer dans le monde de l'entreprenariat il faut parfois avoir des contacts qui nous permettent d'avancer plus vite. Tout le monde ne possède pas un réseau suffisant permettant d'y avoir accès facilement. L'université à travers le pôle entreprenariat nous oriente beaucoup et nous permet de participer à des évènements qui sont difficiles à trouver lorsque l'on n'est pas dans l'écosystème. Pour cela Mme Deymier (ndlr : responsable des relations universités/milieux socio-économiques à l’UT2J) est la meilleure alliée d'un étudiant de l'Université Toulouse - Jean Jaurès. 

 Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Mon père me disait toujours "Trouve ce que tu veux faire dans la vie et tu n'auras plus jamais besoin de travailler" Je pense qu'à travers l'entreprenariat j'ai trouvé une passion et aujourd'hui même si l'objectif de toute entreprise est de faire du chiffre d'affaires afin d'être pérenne je ne travaille pas pour l'argent mais pour la réussite de mes projets.

 J'ai connu de nombreux échecs et j'en connais encore aujourd'hui. Mais il ne faut pas en faire une fatalité, chacun de mes échecs me permet de réorienter mes objectifs dans une autre direction qui parfois s'avère être la meilleure. Il ne faut pas prendre ces échecs personnellement, cela fait partie de l'apprentissage.

Pour des raisons financières et de compétence je ne suis pas assez expérimenté pour mener à bien la commercialisation des séquences sonores pour les plantes. C'est pour cela que je me suis réorienté vers un domaine plus accessible pour un jeune entrepreneur avec peu d'expérience : la vente.

Aujourd'hui en gardant le fil rouge de l'écologie qui comme beaucoup de personnes de ma génération me touche particulièrement, je travaille sur la généralisation de l'utilisation de la gourde réutilisable. Pour ce faire avec mon associé des premiers jours nous souhaitons aider les entreprises, évènements, acteurs publics dans leur politique RSE (Responsabilité Sociale des entreprises) en leur proposant de personnaliser des gourdes thermos en inox à l'effigie de leur enseigne afin qu'ils puissent les distribuer à leurs collaborateurs et ainsi limiter l'utilisation de la bouteille en plastique dans leurs locaux.

Notre marque s'appelle HyÔtan (ce qui veut dire gourde à Saké en japonais). Nous avons d'ailleurs créé un mouvement pour la rentrée 2020-2021 qui s'appelle Clean ta Fac où nous aidons les universités et les BDE à personnaliser des gourdes à leur image pour qu'ils puissent être des acteurs actifs de la lutte contre l'utilisation des bouteilles à usage unique.

Sur le campus du Mirail ce n'est pas moins de 7000 bouteilles en plastique achetées  et jetées  par mois.

 Le mot de la fin

Pour les derniers mots "Quand rien n'est sûr, tout est possible" 


 

En bref

Mathilde Gras

27 ans  

Musicothérapeute

Musicienne passionnée

Étudiante en master 2 de psychologie clinique

Votre projet

Je voulais un statut juridique qui entourait mes interventions de musicothérapeute et pour cela, j’ai choisi de m’installer en auto-entrepreneure. Cela fait 3 ans et demi que je suis installée !

 Que vous a apporté l’université ?

Ma formation au diplôme de l’étudiant entrepreneur m’a principalement appris les fondements juridiques des différentes formes d’entreprise et les techniques de pitch. J’ai aussi fait la rencontre de plein d’autres personnes et découvert de nombreux projets tous plus intéressants les uns que les autres. Je garde ce réseau précieusement dans mon carnet d’adresses !

Quelle est votre réussite dans votre aventure de créateur d’entreprise ?

J’ai réussi à présenter mon projet et mon parcours, j’ai appris à être plus claire et à faire comprendre mon métier à ceux qui ne le connaissaient pas ! C’est une base indispensable lorsqu’on rencontre des structures susceptibles de financer nos projets !

Qu'est-ce qui vous a le plus marqué dans cette aventure ? Une anecdote à nous faire partager ?

Un jour, lors d’une table ronde dédiée au pitch, une formatrice a trouvé que mon idée de chanter pour introduire mon métier était une super idée. J’ai eu un déclic, et j’ai pris confiance en moi : apporter quelque chose de moi pour parler de mon projet marchait plus que tout autre chose !

Avez-vous connu l’échec ? Si oui, quel est-il ou quels sont-ils ?

J’ai eu du mal à adopter une posture de professionnelle, ça m’a pris du temps de penser et montrer que j’étais légitime à faire tout cela.

 Et maintenant où en êtes-vous ? Quels sont vos projets ?

Maintenant, je suis formatrice en musicothérapie, j’ai quelques suivis, mais malgré de nombreuses demandes je me suis « freinée » pour finir mes études. Mon projet à court terme est de terminer mes études de psychologie et commencer ma pratique de psychologue, tout en continuant ma pratique de musicothérapeute. J’aimerais ensuite faire de la recherche, pour développer mon métier intial et apporter, via la psychologie, une meilleure compréhension des effets de la musicothérapie et de ses adaptations.

 Un dernier mot ? ou Résumez votre expérience en 3 mots !

Difficile de résumer mon expérience, il faut vivre la sienne, à fond, et en tirer de nombreuses leçons !