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Climat : des chercheur·e·s UT2J s’engagent !

Publié le 25 mars 2019 Mis à jour le 21 mai 2019

L’atelier d’écologie politique (Atecopol) réunit des scientifiques toulousains décidés à agir en commun en croisant les disciplines les plus diverses.

Leur objectif : initier une dynamique transdisciplinaire afin d’agir, avec la société, face aux bouleversements écologiques en cours (climat, biodiversité, ressources...), tout en interrogeant le rôle de la recherche et leurs propres pratiques quant à ces enjeux.

A l’origine de cet atelier, la rencontre de Laure Teulières, historienne (Framespa) et de Jean-Michel Hupé, chercheur CNRS en sciences cognitives au Cerco (Université Paul Sabatier- Toulouse III/CNRS) lors du festival Histoire à Venir, a été déterminante. Rejoints par un autre chercheur de Framespa (Steve Hagimont), ils ont constitué en septembre 2018 un festival scientifique, soutenu par l’Université fédérale de Toulouse, lors du village Alternatiba sur les alternatives à la crise économique, sociale et écologique.

Agrégeant ainsi d'autres collègues, ils ont rédigé ensemble un manifeste appelant les chercheur.es du site toulousain à se mobiliser dans une optique de political ecology. L’Atelier d’écologie politique (Atecopol) était lancé.

Des spécialistes de multiples disciplines souhaitent depuis y être associés. Une première sur un spectre aussi large puisqu’on y retrouve aussi bien des chercheur.es en sciences humaines et sociales, qu'en biologie, en physique, en génomique, mais aussi en sciences de gestion, océanographie, agronomie, astronomie, etc. Voir tous les membres d'Atecopol.

Aujourd’hui, l’initiative draine des personnels et doctorant.es de la quasi-totalité des établissements toulousains. Un motif de satisfaction, puisque l’objectif était aussi de rompre le cloisonnement. « Il n’y aura pas de réponse à ces problématiques sans une transdisciplinarité des savoirs », précise Fabienne Denoual, engagée dans le collectif, enseignante-chercheure en design et membre du laboratoire UT2J LLA Créatis.

Ces scientifiques ne souhaitent pas se limiter à la communauté académique mais visent un rôle d’interface auprès de la société. « Nous avons lancé un séminaire de recherche public (Sémécol) adossé au Labex SMS, que j’ai porté avec un collègue du Lisst, Julien Rebotier et Gaël Plumecocq de l’Inra. À chaque fois, nous avons accueillis plus de 200 personnes, toutes générations confondues », détaille Laure Teulières.

 Essaimer dans toute la société

L’Atecopol va encourager la formation de tous les étudiant.es à ces problématiques et favoriser la diffusion des savoirs au sein de l’Éducation nationale ou en s'articulant à des associations d’éducation populaire ou de vulgarisation scientifique. Ses membres répondent aussi aux sollicitations des collectifs estudiantins, de plus en plus mobilisés par le sujet, et pourrons accompagner des initiatives citoyennes.
« Nous engageons également une réflexion à partir d’un appel de l’Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), pour initier un travail avec les collectivités », explique Fabienne Denoual.

Et Steve Hagimont d'ajouter : « Nous lançons des initiatives en direction du grand public mais aussi de la communauté scientifique tout en restant attentifs à ce qui ressort du terrain. Nous sommes désireux que se développe le champ disciplinaire de la Political Ecology, encore peu connu en France, à l’inverse du monde anglo-saxon ou latino-américain. Nous voulons faire dialoguer les sciences sur ces questions ».

Pour Laure Teulières, « Les solutions ne pourront pas être verticales. Elles doivent émaner de la société même, dans un processus de co-construction de l’ensemble des acteurs ».

Preuve de cet engagement citoyen, à l’occasion de la mobilisation de la jeunesse pour le climat le 15 mars dernier, des membres de l’Atecopol ont rédigé une tribune dans Le Monde. Afin d'interpeller le milieu de la recherche sur son empreinte écologique, d'interroger les institutions sur un cadre et des objectifs qui ne prennent pas suffisamment en considération le désastre environnemental. A l'exemple des modes d’évaluation et de concurrence qui incitent les chercheur.es à multiplier les déplacements en avion pour des conférences ou des réunions. Un piège écologique dans lequel chacun.e se trouve pris individuellement et qui nécessite une réponse globale.


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