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MT180, Lou Mourlan finaliste UT2J !

Publié le 20 mars 2019 Mis à jour le 18 avril 2019

Rencontre avec la doctorante au laboratoire Patrimoine Littérature Histoire, représentante UT2J lors de la finale régionale Ma Thèse en 180 secondes.

Pour cette sixième édition du concours, l’Université Toulouse - Jean Jaurès sera représentée par une candidate, Lou Mourlan, doctorante au laboratoire PLH, seule sélectionnée au sortir de la formation. Arrivée sur le campus pour une Licence 2 de Lettres Modernes, Lou Mourlan poursuit ensuite son cursus avec un master de recherche en littérature française, prépare et obtient l’agrégation de lettres modernes. En 2016, elle décroche un contrat doctoral de l’école doctorale Allph@ pour effectuer sa thèse, "La fiction au risque de l'humanisme (1940-1953) : Malraux, Camus, Gary, Vercors", au sein du laboratoire PLH. 
 
► Pourquoi faites-vous une thèse ? 
Lou Mourlan : Après m’être intéressée à ce sujet pendant mon master, j’avais vraiment l’envie d’aller au bout de ce sujet, sur lequel il restait des choses à dire. Je crois que ma recherche peut apporter des choses à la recherche en littérature bien sûr, mais pas seulement. L’idée générale est de rappeler que, malgré le contexte difficile de la guerre et de l’occupation, des auteurs, comme André Malraux, Albert Camus, Romain Gary et Vercors, ont réussi à croire en l’humain, à rester optimiste. La société peut en tirer des leçons puisque ce thème « d’humanisme » raisonne toujours avec l’actualité. 
 
Pourquoi vous êtes-vous inscrite au concours ? 
L.M : Parce que peu de littéraires osent s’y inscrire, et c’est dommage ! On dévalorise trop souvent l’aspect scientifique de nos recherches. Les stéréotypes sur la recherche en SHS ont fini par nous atteindre et on se questionne sur nos apports pratiques à la société. Certes, ce n’est pas nécessairement comparable à l’apport des sciences appliquées, mais cet apport existe tout de même ; et nous n’en sommes pas moins des scientifiques. Ce concours rappelle la légitimité et l’apport de toutes les sciences. Nous avons toute notre place dans ce genre d’événement ! Et c’est un vrai challenge que de résumer 3 ans en 3 minutes !
 
Comment s’est passée la première phase de formation et de sélection ? 
L.M : J’ai répondu à l’appel à participation via l’ADUM, et j’ai suivi les deux journées de formation pour préparer ma prestation. Chaque journée comportait deux temps : théâtre et écriture. Sur la partie théâtre, coachés par Matthieu Pouget et Emeline Jouve (laboratoire CAS), nous avons fait des « improvisations sur thèse » du type « raconter sa thèse à un enfant de 4ans », ou « comme un crieur sur un marché » : un très bon exercice pour dégager les éléments importants de notre recherche, qui sont autant de points d’accroche pour la rédaction du texte ensuite. Sur la partie écriture, j’étais peut-être plus à l’aise que d’autres participants… la lecture aide sûrement ! La difficulté pour moi a été de rendre plus concrète ma démarche de recherche, d’expliquer la méthode pratique qui ne consiste pas en une expérience visible. C’était agréable et constructif d’avoir des retours des formateurs et des doctorants d’autres disciplines sur mon travail. La sélection a été faite par les participants. Nous étions 60 : répartis par groupe, nous avons classé les candidats de notre groupe… Finalement, les organisateurs ont retenu les 18 personnes les mieux classées. 
 
 
Que vous a apporté le concours ? 
L.M : L’exercice de vulgarisation apporte un nouveau regard sur sa recherche : au lieu de se perdre dans les détails, les concepts, ou le jargon disciplinaire, on vise l’essentiel. Cela m’a aussi permis de remettre mon travail dans une perspective plus large, et d’assumer un peu mieux mon statut de scientifique. J’ai aussi pris conscience qu’enseigner et vulgariser sont deux exercices différents et complémentaires d’une démarche de partage des connaissances. Dans les deux cas, on apporte des savoirs à un public, mais un élève est déjà dans la démarche d’apprentissage, et s’intéresse à notre domaine de recherche alors que le public, c’est à nous d’aller le chercher et de lui donner l’envie et peut-être aussi les moyens de s’intéresser au sujet. 
 
Qu’espérez-vous de l’après-concours ? 
L.M : J’espère que le concours donnera de la visibilité à la recherche en SHS, et aux lettres en particulier. Les formateurs nous ont parlé d’autres projets de vulgarisation, du type Pint of Science, La Nuit Européenne des chercheurs, Les Etoiles brillent pour tous… Je n’irai sans doute pas partout, mais ces projets aussi me parlent. Ça reste dans l’idée d’un partage des savoirs, dans cette idée que la science n’a pas vocation à rester dans l’université. Et c’est un exercice différent de celui de l’enseignement, ou de la communication de recherche. Un autre public, une autre posture, un autre ton, mais toujours du partage. Car savoir juste pour savoir, pour moi, ça n’a pas grand intérêt.
 
Quels sont les points forts de votre présentation ? 
L.M : Je pense parler au plus grand nombre : il n’y a pas de prérequis de lectures, ou de connaissances en histoire. Ce que je cherche, c’est surtout à poser des questions, à susciter une réflexion collective, en montrant que mon sujet et notre passé littéraire peuvent aussi éclairer notre quotidien. Les auteurs sur lesquels je travaille nous donnent une leçon d’optimisme que j’espère faire passer au public pendant ces 3 minutes. Je pense aussi me démarquer des autres candidats, qui abordent souvent leurs travaux d’une façon humoristique pour décomplexer le public. Mais vu le contexte historique délicat dont je parle, l’humour n’est pas dans mon programme et j’ai dû mettre en place d’autres tactiques…