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Sébastien Roux, chargé de recherche au laboratoire LISST, nommé à la Fondation pour les Sciences Sociales

Publié le 2 décembre 2019 Mis à jour le 2 décembre 2019

Une nouvelle occasion pour lui de mêler anthropologie et situations de crise

Comme chaque année, la Fondation pour les Sciences Sociales lance un appel à contribution, à destination des chercheurs de toutes les disciplines des sciences sociales.
Placée sous le thème des « sociétés en danger » pour l’année 2020, les 12 chercheurs retenus ont su proposer des projets associant des recherches empiriques à des problématiques ouvertes et générales. Parmi eux, Sébastien Roux, chargé de recherche CNRS et actuel responsable de l’équipe CAS au laboratoire LISST.
Il reçoit un soutien de 2 500 € pour conduire une recherche originale. Ce montant est orienté vers la rédaction d’un article inédit sur les nouveaux possibles politiques engendrés par la crise environnementale et la possibilité d’une extinction massive du vivant.
Pour réaliser ce travail de recherche il conduit une enquête auprès de « survivalistes », en France et aux Etats-Unis, afin de mieux comprendre leurs motivations et la manière dont ils s’organisent pour anticiper et préparer le « monde d’après ». Pour les recherches outre-Atlantique, il pourra s’appuyer sur une collaboration établie avec l'UMI iGLOBES, une unité du CNRS à Tucson en partenariat avec l'Université d'Arizona.
Outre la publication, l’objectif est aussi de participer en fin d’année 2020 à la journée d’études bilan organisée par la Fondation pour les Sciences Sociales.

A l’intersection entre sociologie et anthropologie, les recherches de Sébastien Roux l’ont aussi amené à coordonner le programme ANR ETHOPOL (2014-2019), pour lequel il a constitué une équipe de cinq chercheurs en sciences sociales pour penser, à partir d’objets complémentaires (adoption, PMA, GPA, don de sperme et encadrement de la naissance), la diversité des formes de régulation familiale et leurs conséquences subjectives. A noter que Jérôme Courduriès, maître de conférences au laboratoire LISST, faisait aussi partie de cette aventure et organisera un colloque en ce sens en avril prochain.
Leur objectif tout au long du projet a été de montrer comment l’accompagnement à la parentalité des individus par les institutions, notamment publiques, transforment leurs rapports à la famille et à eux-mêmes.
Dans une démarche d’anthropologie critique, les chercheurs ont voulu démontrer comment la prise en charge des individus induit une certaine manière de se comporter. Il s’en dégage, implicitement, une idée de la famille, du faire-famille et plus largement une représentation normée de la vie souhaitable, auxquelles les individus sont invités à adhérer, dans un travail constant de réflexivité.
Les différentes contributions ont mis en évidence le problème posé par l’édification de la famille en espace idéal de réalisation du sujet. De plus, l’étude ethnographique de la gestion institutionnelle de l’adoption, de la PMA, de la GPA, du don de sperme et de l’encadrement de la naissance révèle une manière douce mais constante de contrôler et gouverner la vie et les sujets.
Les 5 chercheurs, qui ont organisé plusieurs colloques et journées d’études tout au long du projet, ont aussi tenu à rédiger un ouvrage grand public présentant leurs enquêtes et les conclusions générales de leurs travaux. La publication de cet ouvrage est prévue en janvier prochain, dans la collection « La vie des idées », aux Presses Universitaires de France, sous la direction conjointe de Sébastien Roux et Anne-Sophie Vozari.

Enfin, Sébastien Roux soutiendra en 2020 une Habilitation à Diriger les Recherches autour de l’articulation anthropologie – pouvoir – subjectivités, avant d’entamer, avec le soutien de la Fondation pour les Sciences Sociales, son nouveau cycle de travaux sur les effets sociaux, politiques et moraux des crises radicales.