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Un projet du laboratoire TRACES parmi les lauréats de l’appel à projets 80 Prime du CNRS

Publié le 2 juin 2020 Mis à jour le 10 juin 2020

Pour la seconde année consécutive, le CNRS a réitéré son appel à projet 80 Prime.

Créé en 2019, à l’occasion des 80 ans du CNRS, cet appel promeut des projets de recherche inter-instituts multi-équipes (Prime) et a notamment pour objectif de soutenir l’interdisciplinarité et la recherche innovante.
Proposés par les dix instituts du CNRS, la sélection finale entre les projets de collaboration, représentatifs d’un éventail très large de sujets, a été effectuée par le Comité de pilotage de la Mission pour les initiatives transverses et interdisciplinaires (MITI) du CNRS.
Les 80 projets sélectionnés bénéficient d’un budget annuel maximal par projet de 30 000 euros sur deux ans, auquel s’ajoute un contrat doctoral sur trois ans, le tout financé par l’organisme. Des projets pour faire émerger de nouvelles questions scientifiques et méthodologiques sur des thématiques stratégiques pour le CNRS et dont la mise en œuvre nécessite la mise en place de collaborations inédites entre plusieurs laboratoires.

Parmi les lauréats, un projet porté par Sandrine Baron, chargée de recherche CNRS au laboratoire TRACES.

Retracer la circulation et la provenance des monnaies d’or anciennes grâce aux isotopes


Intitulé du projet
TRISOR - Circulation et provenance de monnaies d’OR aux périodes anciennes TRacées grâce au développement de mesures des ISotopes du plomb, du cuivre et du fer in situ

Descriptif du projet
Dans des textes anciens arabes et andalous, datés du Moyen Âge, les témoignages du premier commerce globalisé à l’échelle internationale, basé sur le dinar, une monnaie d’or, sont attestés. Une grande partie de l’or disponible dans le bassin méditerranéen, dans le monde islamique et en Europe, à cette époque-là, était utilisée essentiellement pour des usages monétaires. Cet or était d’origine africaine. Pourtant, mis à part trois petits fragments de creusets découverts lors d’une fouille menée dans le sud du Sahara, il n’existe aucune autre évidence archéologique de ce vaste commerce de l’or.
C’est dans ce contexte que Sandrine Baron, spécialiste en géochimie et archéométrie, cherche à retracer la circulation et la provenance des monnaies d’or aux périodes anciennes (Projet TRISOR). Ce projet réunit Franck Poitrasson, spécialiste de géochimie et du laser femtoseconde, François-Xavier Fauvelle, Professeur au Collège de France, chaire d’Histoire et Archéologie des Mondes Africains et directeur des fouilles du site de Sijilmâsa (Maroc) et Maryse Blet-Lemarquand spécialiste de la caractérisation élémentaire des métaux et alliages anciens non-ferreux.
L’équipe du projet TRISOR mènera ses recherches sur un trésor composé essentiellement de monnaies fatimides (10e-11e siècles), retrouvé au fond du port de Césarée (Israël). L’équipe analysera les indices permettant de remonter jusqu’à la source de l’or étudié. Ces indices sont les Isotopes (ici ceux du plomb, du fer et du cuivre), c’est-à-dire différents composants d’un même élément chimique qui diffèrent par leur nombre de neutrons dans leur noyau atomique. En effet, étudier la composition isotopique des métaux permet de déterminer leur origine géographique ainsi que leur nature.
Pour la première fois, cela sera fait sur des monnaies d’or avec un laser femtoseconde, laser qui produit des impulsions de la durée de 10-15 seconde (0,000000000000001 seconde) !

 
Equipe projet
- Sandrine Baron chargée de recherche au CNRS au laboratoire TRACES (CNRS-UT2J) Toulouse
- Franck Poitrasson Directeur de recherche CNRS laboratoire GET (CNRS-UT3-IRD) Toulouse
- François-Xavier Fauvelle Professeur Collège de France laboratoire TRACES (CNRS-UT2J) Toulouse
- Maryse Blet-Lemarquand Ingénieure de Recherche au CNRS laboratoire IRAMAT (CNRS-Univ. Orléans) Orléans

Crédit de la carte : Bibliothèque Nationale de France (BNF)