Antoine Brossard, zoom sur un ancien étudiant

Publié le 22 mars 2016 Mis à jour le 26 octobre 2018

Diplômé de l’ISTHIA, Antoine Brossard travaille en qualité de Senior Training Manager pour le groupe Hilton World Wide. Il est installé à Shanghaï.

Quel a été votre parcours universitaire ?

Je viens des Hautes-Pyrénées. J’ai passé mon bac L au lycée Michelet de Lannemezan. Je me suis donc orienté naturellement vers la fac de lettres à Toulouse, à l’issue de mon bac. C’est d’abord en licence LEA (anglais-chinois) que je me suis inscrit, sans soupçonner une seule seconde que je travaillerai un jour en Chine. J’ai choisi cette seconde langue par curiosité, j’aimais beaucoup les langues et je souhaitais choisir une langue d’un pays émergent. Et on commençait à parler beaucoup de la Chine.

J’ai fait une première mobilité en L3 à Dublin. C’est à mon retour au secrétariat LEA que j’ai rencontré par hasard Eric Olmedo, enseignant à l’ISTHIA (alors CETIA). Ils lançaient alors le master Gestion des industries hôtelières et du tourisme en partenariat avec la Taylor’s Université à Kuala Lumpur en Malaisie. J’ai eu envie de repartir et c’est comme ça que je me suis retrouvé en Asie. Dès le départ, j’avais une inclination pour le concret et souhaitais donner à ma formation universitaire une orientation pratique. Lors de mon master, j’ai d’ailleurs fait un stage de 6 mois.

J’ai adoré mes études à Kuala Lumpur. Nous n’étions que 3 étudiants français dans ma classe. Nous côtoyions beaucoup d’étudiants venus de toute l’Asie ou du Moyen-Orient.

Comment se sont déroulés vos débuts dans le monde du travail ?


J’ai démarché directement la chaîne des hôtels Accor, tout d’abord en y faisant mon stage en 2011. C’est là que j’ai eu ensuite mon premier poste dans ce qui me plaisait, c’est à dire la formation professionnelle des managers des métiers de l’industrie touristique. Mon truc, c’était de gérer les talents. J’ai eu beaucoup de chance dans mon parcours. Je ne regrette pas mon choix, j’ai pu obtenir très vite un poste à responsabilité à Pékin et ce dès l’obtention de mon diplôme.

En 2014, lors d’une soirée, j’ai rencontré mon futur patron et ai été débauché par le groupe Hilton qui cherchait un profil comparable au mien, poste que j’occupe encore aujourd’hui.

Aujourd’hui, je suis responsable senior de la formation professionnelle et du développement des équipes du groupe pour la région Asie-Pacifique, qui va de l’Inde à la Nouvelle-Zélande, particulierement les équipes de revenue managers. J’interviens comme consultant interne, je conçois des programmes de formation en coaching notamment en intelligence emotionnelle et en personal branding.

En quoi la formation à l’ISTHIA vous aide-t-elle encore aujourd’hui ?


Bien sûr les connaissances techniques me servent encore mais c’est surtout l’esprit de la formation que je conserve. Cette ouverture d’esprit et cette capacité de travailler à l’international, d’avoir très vite pu côtoyer des professionnels du secteur, avec notamment au sein de ma promotion des étudiants qui travaillaient déjà. J’ai pu être confronté très vite au monde de l’entreprise, tout en gardant le meilleur du monde universitaire qui permet de développer sa pensée critique.

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaiterait s’inspirer de votre parcours ?

Etant dans un poste aux prises avec le recrutement et les ressources humaines, je pourrais conseiller aux étudiants de se démarquer. S’ils souhaitent réussir dans une branche, qu’ils pensent à cultiver ce qui fera leur différence et les distinguera des autres, dans un marché du travail toujours plus compétitif. Par exemple, en s’investissant dans des activités extra-universitaires. C’est ce qui fera pencher la balance lors d’un recrutement.

Ce que l’on recherche aujourd’hui, ce n’est pas seulement un diplôme, c’est surtout une personnalité. Combien de fois nous tombons sur des CV identiques formulés de la même façon. Ce qui attire les recruteurs, ce sont des collaborateurs qui fassent montre de leur esprit critique et qui sachent se démarquer par leur personnalité.

J’ajouterai à cela : savoir rester positif, même si le contexte est morose surtout en Europe! Si je m’en réfère à mon expérience professionnelle, on m’avait dit de ne pas trop espérer de mon premier poste. Il ne faut pas écouter les esprits négatifs. Il faut bien sûr être flexible et savoir miser sur les bons réseaux et faire des choix stratégiques dès le départ. Ne pas hésiter à se réorienter au sein de la même entreprise. Ce n’est pas forcément pénalisant.

 Propos recueillis par Alexandra Guyard, responsable communication, Université Toulouse – Jean Jaurès