Émilie Soucasse, zoom sur une ancienne étudiante

Publié le 2 février 2017 Mis à jour le 26 octobre 2018

Après une première expérience dans l’enseignement, Emilie Soucasse a repris ses études afin de se spécialiser dans la pédagogie de la décision. Aujourd’hui, elle travaille à l’ICAM.

Quel est votre parcours universitaire ?

Je suis originaire de Saint Sulpice sur lèze un petit village au sud de Toulouse. J’ai obtenu un bac Sciences Economiques et Sociales en 2004 à Muret.

A l’époque, je souhaitais être professeur des écoles et me suis donc orientée vers deux disciplines qui me plaisaient la sociologie et l’économie, afin d’obtenir une licence bi-disciplinaires. J’ai opté pour cette licence dans le but  d’élargir le champ des possibles, si d’aventure je ne réussissais pas à devenir professeur des écoles.

Après avoir travaillé ce concours et mis toutes les chances de mon côté (puisque j’ai tenté le concours dans l’académie de Créteil), j’ai réussi en 2008 et j’ai commencé à travailler en Seine-et-Marne, dans des écoles élémentaires et maternelles.

J’y suis restée 3 ans. Cependant, j’ai connu rapidement le désenchantement du métier. J’avais envie d’un métier d’innovation, de créativité mais malheureusement  je ne me suis pas retrouvée.

J’ai donc démissionné pour repartir sur un autre projet, toujours en lien avec l’éducation. J’ai repris mes études à l’Université Toulouse – Jean Jaurès pour faire une licence pro Animation.

Parallèlement à cette reprise d’études, je suis devenue auto-entrepreneur, pour garder un pied dans le monde professionnel. Mon auto-entreprise avait pour but d’accompagner des élèves scolairement. Je souhaitais en faisant cette licence devenir directrice de centre d’animations. Puis, j’ai repris goût aux études grâce notamment à ma directrice de mémoire et j’ai continué en master développement professionnel, en lien avec la formation continue.

 Comment s’est passée votre insertion professionnelle à l’issue du master ?

 J’avais au début pour idée de développer mon auto-entreprise avec le master développement professionnel. Puis j’ai dévié, car je suis partie sur un sujet de mémoire très pointu sur la pédagogie de la décision. Pour mon stage, j’ai été acceptée à l’ICAM, école d’ingénieurs et de production, qui pratique la pédagogie de la décision. C’était en 2013-2014 et j’y suis encore aujourd’hui puisque j’y ai été embauchée en CDI, en qualité de cadre de l’équipe enseignante comme animatrice de la pédagogie de la décision. Je fais aujourd’hui beaucoup d’ingénierie de projet,  de coordination d’équipe, d’animation de groupe d’étudiants et des entretiens individuels.

 Qu’est-ce que la pédagogie de la décision ?

 C’est une pédagogie de l’expérience. Faire vivre des expériences aux élèves puis faire une relecture de celles-ci. Ce retour d’expérience permet aux élèves d’apprendre à se connaître dans le but de prendre des décisions en conscience.  Ainsi, la pédagogie de la décision a pour but de faire réfléchir les étudiants sur leurs parcours, aussi bien scolaire, professionnel que social afin qu’ils soient acteurs de leur vie. Nous travaillons sur l’analyse de l’expérience en petits groupes, mais également en entretiens individuels. Le but est de dégager une méthode de travail pour s’améliorer, mieux se connaître, analyser ses ressentis, afin d’opérer le meilleur choix professionnel possible. Trois questions structurent cette méthode : qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est-ce-que ça m’a fait ? Qu’est-ce que j’en fais ? En fait, moi même j’ai eu à réfléchir sur mon expérience professionnelle, mes choix, mes échecs, mes représentations, aussi j’aurais aimé avoir cet accompagnement. Cette pédagogie est issue de la pédagogie Ignacienne enseignée principalement dans les écoles privées.

 Quels souvenirs gardez-vous de l’Université Toulouse – Jean Jaurès ?

 C’est une université que j’adore. J’y ai fait toutes mes études. Avec deux périodes bien distinctes. Je n’avais pas la même posture avant et après le concours de professeur des écoles. Après le bac, j’y ai appris des méthodes de travail, l’autonomie, l’indépendance, apprendre à chercher, à prendre des initiatives. J’y ai aussi ouvert mon esprit et rencontré des gens très différents. L’université peut être un peu rude, mais on y apprend à développer son autonomie, à travailler pour soi et en cela l’université est libératrice. Elle l’a été pour moi.

Lors de mon deuxième passage à l’université, j’avais davantage une posture professionnelle avec une meilleure compréhension du monde professionnel dans lequel je voulais évoluer. J’étais plus mature, j’y venais pour décrocher un diplôme, afin de pouvoir travailler. Bien sûr, les rencontres avec les enseignants, les doctorants ont été déterminantes. Je me suis sentie privilégiée. Ce fut un tremplin pour moi pour trouver du travail et me constituer un réseau pendant mes études.

 Un conseil pour les étudiants ?

 Si je devais donner un conseil, ce serait de mûrir son projet et notamment de ne pas faire son stage à la légère, car il peut constituer un tremplin professionnel. Ce fut le cas pour moi.

 De profiter de la richesse de ce qui vous est proposé, de ne pas hésiter à faire des recherches, afin de construire son propre parcours et de saisir les opportunités. Et enfin, ne pas rester sur ses idées reçues. Il y a quelques années, je n’aurais jamais imaginé travaillé dans le privé, alors que c’est le cas aujourd’hui et je suis épanouie dans mon travail.

 Et vos projets quels sont-ils ?

 Aujourd’hui, j’ai 31 ans, j’ai une petite fille. Je me sens bien à l’ICAM. Même si c’est encore un peu prématuré, je garde dans ma tête la possibilité de faire une thèse. Et pourquoi pas monter ma propre école basé sur une pédagogie alternative ?

 Propos recueillis par Alexandra GUYARD, service communication