Juliette Nau, zoom sur une ancienne étudiante

Publié le 4 octobre 2013 Mis à jour le 26 octobre 2018

Juliette Nau, diplômée d’un Master en Sciences de l’Education, est aujourd’hui chanteuse au sein du trio Bobine, composée exclusivement d’anciens de l’UTM.

Quel est votre parcours et qu’avez-vous étudié à l’UTM ?

J’ai un bac littéraire et j’avais décidé bien avant que je ferai psychologie. Je souhaitais devenir Professeur des écoles, j’ai donc commencé par une licence en psychologie, c’était cohérent, pour continuer avec un master en sciences de l’éducation, spécialisé dans les pratiques enseignantes.

Qu’avez-vous appris à l’UTM ?

Ce sont mes 2 années de master dont je me souviens le mieux. J’ai été très accompagnée tant par les enseignants que par les étudiants avec qui j’étais en cours. C’est très valorisant car on met tout en pratique et on fait quelque chose par nous même.

J’avais envie d’aller en cours car il y avait un rapport d’adulte à adulte et pas maître/élève. On était un petit groupe et on pouvait décider d’aller tous déjeuner au RU, notre prof venait aussi et on continuait à échanger sur ce qu’on faisait en cours, sur nos envies pour l’avenir…en fait, je me suis « révélée » en 1ère année de master.

Pourtant, c’était en 2009 ou la fac est restée fermée presque 5 mois, c’était génial parce qu’on était dans un débat perpétuel, on se réunissait parfois sur les marches de l’Arche pour échanger, ça m’a fait grandir, « je me suis enfin sentie moi » en sciences de l’éducation.

Pourquoi le choix de devenir artiste ?

Je viens d’une famille ou on chante beaucoup et j’ai une formation classique, j’ai appris le piano à partir de l’âge de 7 ans. On avait l’habitude avec ma sœur Gabrielle, qui fait aussi partie du groupe, de chanter toutes les deux, depuis l’enfance.

Le classique c’est bien, c’est la base, mais j’ai très vite senti que j’étais plus rock, variété et jazz.

Avec Gabrielle, on changé d’école de musique vers l’âge de 13 ans et ça a été le déclic, on a pris des cours de chant et on a créé notre 1er groupe. Ce que je voulais c’était toujours chanter avec d’autres personnes.

Par contre, je ne voulais pas faire d’études en musicologie, je voulais me diversifier en étudiant les sciences de l’éducation, savoir que je pouvais faire plusieurs choses, et surtout je ne voulais pas « m’enlever ma passion » pour la musique, je voulais que cela reste avant tout un plaisir.


Votre groupe « Bobine » est composé intégralement d’anciens diplômés de l’UTM, comment l’avez-vous créé ?

Grâce à la fac et par un heureux hasard de train.
Un jour, avec ma sœur on a pris le train, il était plein à craquer et on s’est retrouvées, par hasard, à coté d’un étudiant en musicologie à l’UTM.
Une semaine après, on avait rendez-vous avec 20 autres étudiants en musicologie au Mirail et parmi eux, c’est avec Guillaume qu’on a tout de suite accroché.

Ma sœur Gabrielle a le même historique musical que moi, un bac littéraire et elle a aussi obtenu son master en espagnol et sa licence en histoire de l’art à l’UTM.
Quant à Guillaume, après un bac musique, il a étudié en musicologie section Jazz à l’UTM et a même été diplômé du Conservatoire de Toulouse avec les félicitations du jury.

On a d’abord monté un sextet (2 chanteuses, 2 musiciens) et on a commencé à faire des concerts dont 2 à l’UTM grâce au CIAM, ça a duré 2 ans. Puis, on s’est rendu compte qu’avec Guillaume on avait vraiment les mêmes envies de jazz, mais aussi de sortir du jazz et Bobine est né avec 2 chanteuses et un guitariste.

C’est « le hasard et le jazz » qui nous ont rassemblés.

En 2012, on est monté à Paris tous les 3 pour « tenter de vivre de notre art », suite à une proposition de production par la maison de production qui emploie Guillaume. On a passé 3 mois à préparer notre répertoire puis on a commencé à faire de la scène, à raison d’une date par semaine. Là, on a vu les bons et les mauvais cotés de ce travail. On a tous un emploi par ailleurs, mais notre but était de prendre des contacts, de prendre confiance et surtout de faire de la musique tout le temps et de la partager.


En juin dernier votre groupe s’est produit à l’UTM, cela a-t-il fait ressurgir des souvenirs de vos années fac ?

Oui, cette année on a fait notre 3ème concert à l’UTM pour la « Fête de l’UTM » et ce fut un très bon moment.

Ce qui m’a touché à moi, c’est le discours du Président qui nous a encouragés, c’est gratifiant!

Et puis, on était de retour à Toulouse pour présenter un nouveau projet plus abouti, le CD sorti en mai 2013.

En remettant les pieds à la fac, je me suis sentie plutôt petite…avant j’avais mes repaires à l’UTM et maintenant c’est plus pareil.

On se demandait quels enseignants seraient là et ça nous a mis « un petit coup de pression ».
Bien sur, on a vu José du CIAM qui nous a préparé pas mal de plateaux et qu’on connaît bien.

En tous cas, nous sommes très contents d’être venus !


Quels sont vos projets et l’actualité du groupe « Bobine » ?

En ce moment, on est en pleine négociation pour participer à un festival, mais je ne dis rien tant que ce n’est pas sûr. On va participer aussi à une émission de radio à Paris, en octobre.
Le CD sorti en mai 2013 est toujours d’actualité. Et puis, on recherche un 4ème musicien pour apporter un peu de rythmique, pas un batteur mais plutôt un support électronique et on est toujours mobiles sur toute la France pour faire de la scène.

Ce qui est concret c’est le CD, c’est un an de travail, c’est notre « bébé ».


Quels conseils donneriez-vous à nos étudiants qui souhaiteraient suivre la même voie que vous?

Si on veut faire un métier dans l’éducation et l’enseignement, c’est ici qu’il faut venir. C’est une très bonne branche avec de bons enseignants, ça m’a beaucoup plu et je ne me suis pas sentie perdue.

Bon diplôme, bonne filière, tout ce que j’ai appris m’a servi. Si ça avait existé à l’époque, j’aurais choisi un master pro.

Quant à ceux qui souhaitent devenir artistes, je dirais que quand on a envie, quand on est curieux ou « qu’on aimerait bien aimer », il faut essayer.

Dans une vie, 1 an ou 2 c’est rien et il faut y aller même si on a la trouille.
Moi, je suis partie à Paris, j’ai aimé ce que j’y ai fait et je le raconterai à mes arrières petits-enfants !

Il peut y avoir des critiques mais ça apporte toujours quelque chose, ça donne un avis, il ne faut pas en avoir peur, tant que ce qu’on fait nous plais. Il faut rester humble et aller voir plus loin.

Si la musique marche pour moi, c’est génial et sinon je ferai autre chose, mais je l’aurai fait.
On a qu’une vie, alors profitons !

En tout cas, moi je suis heureuse et je suis contente d’avoir plusieurs cordes à mon arc !

Photo Mariana Sanz Martin

Propos recueillis par Nathalie Brévier, service communication