Laurent Coulondre, zoom sur un ancien étudiant

Publié le 5 septembre 2016 Mis à jour le 26 octobre 2018

Laurent Coulondre est organiste et jazzman. Ancien étudiant de la filière jazz de l’UT2J en 2011, il obtient le Prix « Révélation de l’année » lors des dernières Victoires de la musique jazz.

Quel est votre parcours universitaire ?

 Je suis originaire du Gard. Lors de mes années lycée, j’ai beaucoup hésité, car je faisais beaucoup de musique, depuis l’âge de 3 ans, mais aussi du basket. Après mon bac S, j’ai fait des recherches et j’ai vu que c’est à Toulouse, au Mirail, que se trouvait une filière de musicologie en jazz assez unique me permettant aussi de faire le conservatoire. Et puis je restais dans le Sud, je ne me voyais pas aller dans le Nord de la France. Toulouse est un gros pôle universitaire, proche de tout.

 Pourquoi le jazz ?


 Le jazz s’est imposé à moi, car je suis originaire d’un village du Gard, Veauvert, où étaient organisées les Nuits du Jazz, qui m’ont permis de commencer à me produire, à faire des petits concerts, même si cela restait encore un loisir. Cette musique représente pour moi la liberté totale, c’est la musique par excellence du décloisonnement et du mélange.

 Comment se sont passées vos années Mirail ?


 En jazz, je faisais partie d’une petite promotion. Nous étions une vingtaine tout au plus. Nous avons pu bénéficier d’un suivi personnalisé. Et puis nos enseignants étaient vraiment très humains, tout en étant professionnels : Michel Parmentier, Claire Suhubiette, Ludovic Florin. De plus, j’ai eu l’opportunité de faire une année Erasmus à Barcelone.

 A la fin de ma L1, j’ai commencé mon année de master, mais c’était une époque, pendant laquelle je faisais beaucoup de concerts, et en parallèle j’étais directeur pédagogique d’une école de musique. Je me suis donc lancé dans la vie active et j’ai interrompu mon cursus de master.

 Que vous a apporté la formation à l’UT2J ?

 J’ai déjà évoqué les liens avec l’équipe enseignante qui était particulièrement bienveillante à notre égard. Avec certains, un lien d’amitié s’est même créé. Bien sûr, nous avons pu bénéficier d’une base théorique, pratique et instrumentale, en chant, en groupe ou en solo, d’excellent niveau. Avec la filière jazz de l’UT2J, on apprend à être polyvalent, puisque nous avons aussi des cours communs avec les filières classiques.

La formation bénéficie également d’un très bon tissu relationnel, avec des partenariats avec des festivals importants à l’instar de Jazz in Marciac, où j’ai pu me produire, à plusieurs reprises.

 Quelle est votre actualité?

 Musicien professionnel depuis 2011, je suis installé sur Paris qui reste le pôle national et européen du jazz. J’ai sorti 3 albums en 5 ans sous le label de Sound Surveillor Music. Je joue aussi bien en lead ou en sideman, et je fais partie d’un trio dans lequel je joue aussi bien du piano que de l’orgue de Hammond.

 Je suis lauréat de plusieurs concours dont celui de la Défense, j’ai été soutenu par des artistes et j’ai bénéficié de l’aide de l’Adami, société de gestion collective des droits de propriété intellectuelle des artistes-interprètes.

 Aujourd’hui, je fais des concerts un peu partout : Londres, Barcelone, Paris, Tokyo. J’ai notamment joué en première partie de Sting.

 Mon objectif est d’ouvrir le jazz sur un vaste public, le rendre accessible.

 La grosse actualité, c’est surtout la récompense que je viens d’obtenir aux Victoires de la Musique Jazz qui ont été décernées le 13 juillet dernier.

 Pour les Toulousains, je me produirai le 19 octobre lors de Jazz sur son 31.

 Des conseils aux jeunes qui voudraient faire du jazz leur métier ?

 Il a peu d’élus dans le jazz. Il ne faut rien lâcher, travailler dur. La personnalité ne suffit pas, la pratique instrumentale non plus. Il faut savoir se vendre, monter une vidéo de promotion, faire des flyers, travailler les réseaux sociaux, et puis ne pas négliger la constitution d’un réseau. Ne pas hésiter à faire des petits concerts aussi modestes soient-ils au départ. Etre joignable et réactif et bien sûr mobile !

 En savoir plus sur le site de Laurent Coulondre : http://laurent.coulondre.fr/

Propos recueillis par Alexandra Guyard, responsable du service communication, Université Toulouse – Jean Jaurès