Lorène Clericy, zoom sur une ancienne étudiante

Publié le 1 novembre 2016 Mis à jour le 26 octobre 2018

Diplômée du Master Design à l'UT2J, Lorène Clericy a remporté le prix Coup de Cœur du jury au concours CRECE 2016 avec le projet Déclick, outils pédagogiques d'apprentissage de la lecture.

Quel a été votre parcours universitaire à l'UT2J ?

Sortant d’une filière arts plastiques, je ne savais pas trop vers où me diriger. Attachée au côté plastique et conceptuel de cette matière, il me manquait un point important, celui d’une utilité sociale. Créer oui mais pour répondre à un besoin. Je n’ai pas trouvé de formation, j’ai donc fait un service civique en communication visuelle dans une association d’éducation par l'action.

Cela m’a ouvert les yeux sur le monde du design et surtout sur ses enjeux sociaux. À la fin de cette année, j’ai cherché une formation qui associait à la fois pratique et recherche. La licence arts appliqués m’a parue être le bon choix. Du coup, après avoir suivi ma licence, j’ai approfondi un sujet qui me tenait à cœur : l’apprentissage et la transmission des savoirs.

Pourquoi ce choix de suivre un Master Design ?

J’ai décidé de poursuivre mes études afin de pouvoir avoir deux ans pour expérimenter et chercher des outils de transmission auprès d’instituteurs, tout en ayant un suivi par des designers.

Comment s'est réalisée votre inscription au Concours Régional des Etudiants Créateurs d'Entreprises (CRECE) 2016?

Dans le cadre d’un cours du master axé sur l’entrepreneuriat où nous apprenions notamment à faire des business plans. Au début mon projet a beaucoup plu mais il a été jugé trop faible d’un point de vue juridique et comptable. J’ai donc décidé de collaborer avec une amie juriste, Margaux Lemoine (étudiante en Master 1 de droit privé à l’Université Toulouse – Capitole). Cela a permis d'étoffer le projet et ainsi de lui donner une dimension encore plus réelle avant de le présenter au concours CRECE.

Comment vous est venu l'idée de ce projet "Déclick", de création d’outils pédagogiques pour l’apprentissage de la lecture ?

Pendant 7 ans, j’ai été animatrice au sein d’une association laïque du scoutisme Français, les Éclaireuses et Éclaireurs de France. Cette expérience m’a montré que le design était un bon outil pour répondre à des besoins liés à l’apprentissage et à la transmission des savoirs. En orientant ma recherche dans cette direction, j’ai eu la chance de faire un partenariat avec une enseignante pendant un an. Durant ce temps, j'ai pu voir, écouter et déterminer les besoins de celle-ci au quotidien. Le problème qui est apparu, c’est que la majorité des enfants de sa classe de CP avait du mal à orienter les lettres et écrire l’alphabet dans son ensemble.

De ce constat, j’ai décidé de créer un kit de 7 tampons permettant de construire les lettres en majuscules et en minuscules, afin que l’enfant puisse comprendre et retranscrire la composition des lettres. Il s'est avéré qu’avec le temps, cet outil a fait ses preuves auprès des enfants dyslexiques de la classe.

Quel accueil reçoit ce projet ? Quel impact a t-il aujourd’hui au niveau de la société ?

Le projet a eu un très bon accueil auprès de l’enseignante et de ses collègues. Je l’ai depuis présenté à des chercheurs en science de l’éducation, qui m’ont permis de le faire évoluer pour qu’il soit le plus en phase possible avec ses objectifs et pouvoir ainsi l'éditer. Ce projet est sans cesse en mouvement, le but étant qu’il s’adapte au mieux au contexte qui sera le sien.

Son but premier est de croiser les compétences (enseignants et designers) afin de créer des outils de transmission plus performants et plus proches des enfants actuels. Créer une transmission qui n’est pas unilatérale mais belle et bien ouverte sur tous.

Qu'avez-vous ressenti lors de la réception du prix Coup de Cœur Inter-établissement du jury ?

J’ai été à la fois surprise et heureuse de voir que ce projet pouvait intéresser et qu’il était économiquement viable, si on savait dans quel contexte le positionner.

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui voudraient participer au CRECE 2017 ? Et suivre une voie entrepreneuriale dans leur parcours universitaire ?

Je leur dirais d’être très attentif à ce concours, car il ouvre de nouveaux horizons. Il permet de confronter son idée à un marché réel et ainsi de le questionner dans son intégralité. Il ouvre aussi à de nombreuses rencontres qui peuvent nous aider à entreprendre et à se dire que finalement un projet peut devenir réalité.