Sasso Zenebra, zoom sur un ancien étudiant

Publié le 28 avril 2017 Mis à jour le 26 octobre 2018

Après un master Nouvelle économie sociale à l’UT2J, Sasso Zenebra a créé avec deux autres étudiants de l’université une cafétéria éthique et culturelle sur le campus Mirail, Curupira.

Pourquoi avoir choisi l'Université Toulouse - Jean Jaurès ?

C’est un peu compliqué. Mais je vais essayer de résumer ! Pour le contexte, je suis brésilien et ai réalisé un premier cursus dans mon pays d’origine. J’ai été diplômé d’une école de commerce de Sao Paulo en 2005. À la suite, j’ai eu plusieurs expériences professionnelles dans le domaine bancaire, en communication-marketing, au Brésil toujours. Mais je ne m’y retrouvais pas. Je ne trouvais pas de sens à ce que je faisais. Mes activités ne correspondaient pas forcément à mes valeurs. Et puis, je me posais bien trop de questions sans trouver de réponses. J’étais par ailleurs engagé dans différentes structures traitant de problématiques sociales et environnementales.

C’est pour cela que j’ai recherché une formation en sciences humaines et sociales. Ne trouvant pas ce que je cherchais au Brésil, je me suis tourné vers l’Europe. Mon choix c’est porté sur une formation en économie sociale à Barcelone. Et puis une amie, vivant en France, m’a parlé des formations françaises, c’est comme cela que j’ai découvert l’Université Toulouse – Jean Jaurès. Elle correspondait totalement à mon souhait. Elle offrait la formation souhaitée, le master Nouvelle économie sociale, dans une ville à taille humaine avec un climat clément, Toulouse.

Comment s’est passée votre arrivée à l’UT2J et à Toulouse ? 

Je suis arrivé en France un an avant d’entrée à l’université. J’en ai profité pour bien me préparer à cette nouvelle expérience en apprenant le français dans des associations dédiées (café des langues…) et en travaillant afin de financer mes années d’études. Je m’apprêtais à passer 5 ans en tant qu’étudiant à l’UT2J. J’ai, en effet, fait le choix de reprendre depuis le début avec une licence Économie-sociologie et de poursuivre en master. Je souhaitais, avant tout, acquérir de bonnes bases théoriques.

Parlez-nous de vos études à l’université : vie quotidienne, enseignement… !

J’avais 28 ans lorsque je suis entré en licence. Pratiquement dix ans me séparaient des autres étudiants. Je ne participais donc pas forcément aux mêmes activités qu’eux sur le campus. Et puis, je travaillais à côté, j’étais surveillant dans un lycée, intermittent du spectacle et engagé dans de nombreuses associations sociaux-culturelles à Toulouse. Ce fut d’ailleurs un peu compliqué de concilier tout cela avec mes études surtout en master. C’est vrai que j’ai eu parfois des moments de doute surtout lorsqu’il fallait rendre des dossiers dans une langue qui n’était pas la mienne. Par contre, le point très positif de mon âge a été de prendre les choses avec plus de recul et de maturité. Et puis, j’ai pu développer des qualités personnelles comme la persévérance. J’avais tendance à commencer beaucoup de choses sans jamais les terminer. Là ce fut bien différent !

Quelle profession exercez-vous aujourd’hui ?

Nous avons créé une cafétéria sur le campus Mirail, Curupira, avec deux autres anciens étudiants diplômés du même master, la même année. Nous avons fait le choix d’une société coopérative et participative avec une ouverture culturelle puisque nous y proposons des expositions, des concerts, des débats, bref des rencontres. Nous l’avons ouverte en septembre 2016 mais l’idée a été développée durant notre projet de fin d’études. Aujourd’hui, ça continue !

Quels conseils donneriez-vous aux futurs étudiants intéressés par votre parcours ?

Je leur dirai de prendre le temps pour bien choisir sa formation. Certains trouvent leur voie très rapidement. D’autres mettent un peu plus de temps, c’est normal ! Je leur conseillerai aussi de profiter de ce temps pour multiplier les expériences, avec une activité professionnelle ou un engagement associatif. Pour ma part, les sciences humaines et sociales m’ont permis d’apprendre à me poser les bonnes questions, à analyser, critiquer et connaître mon environnement. Ce sont ces notions qui mettent le plus de temps à être apprises et comprises. Mais qui dans la vie professionnelle, et personnelle d’ailleurs, font la différence. Les autres compétences pratiques, en création d’entreprise par exemple, s’acquièrent avec l’expérience.

Propos recueillis par Marguerite Boulle, service communication.