Arnaud Schwob, zoom sur un ancien étudiant

Publié le 31 août 2016 Mis à jour le 26 octobre 2018

Après des études de japonais, Arnaud Schwob est devenu calligraphe. Il est installé en Ariège.

Quel a été votre parcours universitaire ?

A 17 ans, j’ai passé un bac S option Maths dans le Mâconnais, puis j’ai passé mon BAFA et entamé mes études universitaires à Lyon II en histoire de l’art et archéologie. Je n’avais pas vraiment de plan de carrière et souhaitais être le plus polyvalent possible. Ca n’a pas vraiment fonctionné et j'ai arrêté au bout de quelques mois.
Je fais partie de cette génération influencée par les mangas et les jeux vidéos. A 18 ans, j'ai donc commencé des études de Japonais, toujours à Lyon. J’y ai redoublé trois fois ma première année...
Parallèlement à cela, je travaillais dans la restauration et l'animation pour financer mes études.
Mon chemin n’est donc pas tout à fait rectiligne. C’est à l’île de la Réunion où je m’étais installé, que j’ai découvert ce qui allait devenir ma passion : la calligraphie extrême-orientale, qui est présente là-bas du fait d’une très forte communauté chinoise. En parallèle, je faisais des petits boulots dans la restauration.

Pourquoi le choix de l’Université Toulouse – Jean Jaurès ?

Je suis arrivé au Mirail en 2009 pour reprendre mes études, car c'est la seule université du Sud de la Francde à proposer un long cursus de Japonais. Grace à la réforme LMD, j’y ai fait en simultané ma première et ma deuxième année en LLCER Japonais. J’étais plus motivé, plus mature que lorsque j’avais commencé mes études. Un temps tenté par la recherche, je me suis finalement jeté corps et âme dans la calligraphie. Je n’étais pas suffisamment bon en langue pour continuer.
J’ai décidé de monter un dossier auprès de la Fondation de France, en même temps que je validais ma 3ème année. Grâce à une bourse de 3500 euros, j’ai pu partir 2 mois au Japon en 2011, dans le Kansai, où j’ai rencontré celui qui allait devenir mon maître en calligraphie. En France, il y a relativement peu de calligraphes, mais je n'envisageais pas alors d'en vivre.
Je garde un très bon souvenir de l’université, où j’ai travaillé en tant que moniteur de Japonais au centre de ressources numériques. Parce que j’étais plus âgé, j’avais un rapport de proximité avec les professeurs, j’ai beaucoup discuté avec eux et notamment sur les tenants et aboutissants d'une carrière universitaire.

Vous avez donc fait de la calligraphie votre métier ?


Oui, pour moi c’est un chemin de vie, je travaille beaucoup sur les énergies, le souffle, la méditation. La calligraphie, c’est avant tout une quête spirituelle (d'ailleurs Shodô se traduirait plutôt par « chemin de l'écriture », ou « source de l'écrit »). Je ne me considère pas comme un artiste, ni comme un maître dans l’enseignement. Mon objectif est de diffuser la culture et la philosophie japonaise grâce à la calligraphie. Pour accompagner et laisser grandir, j'essaye de travailler avec bienveillance.
Cela fait maintenant deux ans que je me suis installé en qualité d’auto-entrepreneur. J’initie à la calligraphie japonaise dans les centres de loisirs, les médiathèques, les écoles et les collèges, dans les environs de Mirepoix et Lavelanet, en Ariège, là où je suis désormais installé. Je donne des cours particuliers dans des associations de bien-être ou artistique.
J’interviens aussi dans les Pyrennées sur les marchés artisanaux, les festivals, comme celui des marionnettes à Mirepoix.  A l’avenir, j’envisage de continuer à explorer ces différentes facettes, pourquoi pas avec de nouveaux partenariats avec des professeurs de Qi Gong à destination d’autres publics : maisons de retraites, prisons, personnes en situation de handicap…

Propos recueillis par Alexandra Guyard, responsable du service communication