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Dernières parutions Février

Publié le 19 février 2015 Mis à jour le 13 mars 2015

LISST
Étrangers de passage
Alain Tarrius
2015 : l’aube, 176 p, ISBN 978-2-8159-1144-3, Prix 17 €

Chaque année plus nombreux, des étrangers de passage, des migrants, se mêlent aux habitants de quartiers pauvres de nos villes. Ils circulent avec des titres de tourisme. Dans cette course sans fin, ils font des commerces les plus divers qu’ils vendent aux pauvres des quartiers pauvres. Cette mondialisation par le bas du poor to poor, pour les pauvres par les pauvres, est une extraordinaire soupape d’économie parallèle, trop souvent inconnue. Le fétichisme de la marchandise inhérent à la globalisation des économies libérales leur offre le rôle d’entrepreneurs commerciaux nomades et cosmopolites à travers les enclaves urbaines ethniques de leurs circulations, suggérant les contours de peuples transeuropéens sans nation. Surtout, cette mondialisation structure des appartenances souvent communautaires, ethniques, religieuses, passant de communautés immigrées en communautés immigrées. Une enquête documentée, passionnante et nécessaire.


PUM / TRACES
Les Trois Bergers - Du conte perdu au mythe retrouvé. Pour une anthropologie de l’art rupestre saharien

Michel Barbaza
2015 : Presses Universitaires du Midi, 270 p, ISBN : 978-2-8107-0335-7, Prix 35 €

Le Sahara central constitue par la qualité et l’abondance de son art rupestre un véritable conservatoire à ciel ouvert où sont rassemblés d’extraordinaires témoignages de la vie des bergers néolithiques. Comment comprendre et interpréter cet art des rochers ? Pourquoi des images ? Pourquoi les représentations du Bovidien (VIe-IIIe millénaire avant notre ère), qui éclairent la vie quotidienne des populations du Néolithique saharien de leur réalisme surprenant, succèdent-elles à des images schématiques et empreintes de mystère, exprimant les inquiétudes existentielles des sociétés « Têtes Rondes » confrontées à un monde en mutation ?
En parcourant à rebours le chemin de la connaissance et en remontant l’ordre des choses à partir de la paroi ornée, l’archéologue tente de parvenir à la formation du mythe et d’en comprendre, au travers de sa structure, la nature profonde, c’est-à-dire son essence, qui le justifie et qui est aussi l’explication fondamentale de l’art rupestre.
En distinguant le mythe, trouble de l’inconscient collectif, des récits mythologiques qu’il engendre, l’auteur fait émerger par touches successives la raison de ces étonnantes compositions. En faisant converger les méthodes de l’archéologie préhistorique, de l’histoire de l’art et de l’anthropologie sociale et culturelle, il illustre les principes d’étude d’une anthropologie de l’art rupestre. Enfin, en confrontant les résultats de ces disciplines aux données de l’écologie préhistorique saharienne, il fait apparaître les possibles causes de tension et de conflit entre les groupes de pasteurs nomades.
Avant que l’aridité et la désertification ne favorisent l’avènement d’une société protohistorique de marchands et de guerriers, les gens du Bovidien ont mis en place les conditions permettant l’instauration et le maintien d’une grande civilisation pastorale. Si les récits qui en expriment l’essence sont à jamais perdus, le mythe qui les a générés transparaît quant à lui peu à peu.


LLA CREATIS
L'Album contemporain et le théâtre de l'image

Euriell Gobbé-Mévellec
2015 : Classiques Garnier (Coll. Perspectives comparatistes), 468 p, EAN 9782812429354, Prix 49 €

La littérature pour la jeunesse actuelle témoigne de la prédominance du visuel et balaie la conception d'une illustration asservie au texte. Face aux images multimédias interactives, l'album explore une communication plus immédiate et chaleureuse. Il investit pour cela les dispositifs d'autres pratiques artistiques, notamment du théâtre. L'album invite le lecteur à habiter l'image, il devient une enveloppe protectrice dont les contours s'adaptent à la subjectivité enfantine. Paradoxalement, c'est dans l'altération du visible, dans l'organisation de sa propre disparition, que l'image puise son efficacité, donnant naissance à de nouvelles écritures : celles de l'empreinte, de l'indice, sollicitant toute l'attention du lecteur-enquêteur.


PLH
Les enfants de Cadmos. Le paysage religieux de la Phénicie hellénistique.
Corinne Bonnet
2015 : Paris, Ed. De Boccard (Coll. De l’archéologie à l’histoire), 606 p., 148 ill.,  ISBN 978-2-7018-0382-1, Prix : 79 €
En écho à Nicole Loraux qui, en 1984, dans Les enfants d’Athéna, lisait « en historien les mythes dans leur ancrage civique », les enracinant, tel l’olivier don d’Athéna, dans le paysage de la cité, Corinne Bonnet explore, avec Les enfants de Cadmos, le paysage religieux de la Phénicie tel qu’il se redessine de la conquête d’Alexandre à l’aube de la domination romaine. Entre appropriation territoriale et tissage de réseaux de parenté, entre mobilité et intégration, entre hégémonie et ruses culturelles, la Phénicie hellénistique se complexifie bien plus que le concept d’« hellénisation » ne le donne à penser. Par l’analyse minutieuse des dossiers documentaires issus des cités phéniciennes — Arados, Byblos, Sidon et Tyr — et des milieux diasporiques — Athènes et Délos —, l’enquête poursuivie dans le sillage de ceux qui se revendiquent du prestigieux Cadmos recourt aux outils issus de l’anthropologie et de la sociologie. Elle fait émerger, pour l’interpréter, un middle ground caractérisé par diverses formes de négociation entre Grecs et Phéniciens. En dépit de la morsure de l’impérialisme grec, c’est une Phénicie en marche que l’on observe, nullement figée dans la nostalgie du passé ni arc-boutée sur un patrimoine identitaire menacé, une Phénicie ouverte depuis longtemps aux transactions et aux métissages. Les enfants de Cadmos entend suggérer que seule une approche résolument décloisonnée des études phéniciennes permettra aux sémitisants et aux hellénistes de dialoguer, aux historiens, aux anthropologues et aux sociologues de s’interpeller, aux spécialistes du Liban et de la Tunisie d’hier et d’aujourd’hui de se rencontrer.


CREG
Laboratoire de la modernité. Circulation des idées à l'ère wilhelmienne / Laboratorium der Moderne. Ideenzirkulation im Wilhelminischen Reich
Uwe Puschner, Christina Stange-Fayos, KatjaWimmer éd.
2015 : Ed. Peter Lang, (Coll. Civilisations & Histoire Vol. 31), 271 p. ISBN 978-3-631-65046-2. Prix : 59.95 € et E-Book 66.64 €
L’ empereur et ses sujets font surgir l’image d’une culture unique et uniforme de la société wilhelminienne. Cependant, à y regarder de plus près, cette société possède des visages variés, elle s’avère être hautement fragmentée et elle est traversée par des dynamiques multiples. Dans presque tous les milieux, mais en particulier dans la bourgeoisie intellectuelle, se développent des contre-cultures. A l’époque wilhelminienne, les contre-cultures traduisent les conflits avec la culture dominante à laquelle elles tentent d’opposer leur point de vue. Il en ressort une interaction riche de tensions, d’échanges, se déclinant tantôt sur le mode de la confrontation, tantôt sur le mode de la coopération : si la pensée des contre-cultures ne parvient pas forcément à s’imposer, elle n’en réussit pas moins à attirer l’attention, à créer un nouvel espace, voire à modifier la culture dominante. Des processus d’échange et de transformation réciproques caractérisent cette époque en plein bouleversement. Les phénomènes analysés ont eu des répercussions sur la société et ont pu devenir partie intégrante du mainstream, que ce soit pendant l’ère wilhelminienne à proprement parler ou pendant les périodes postérieures. Ce sont ces considérations dont le titre de ce volume tient compte, notamment afin de mettre en relation l’époque wilhelminienne avec la problématique de la modernité classique.