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Des apprentis ethnologues sur le campus !

Publié le 13 juin 2022 Mis à jour le 13 juin 2022

Mardi 7 juin 2022, un très jeune public a découvert le campus du Mirail et a laissé sur son passage une exposition au CROG. Quelques indices pour la découvrir : des élèves toulousains de CM1 et de CM2, les ethnologues d’AtoupAs, et « Ce qui fait rêver en ville » comme thème de réflexion et de discussion…

AtoupAs : une association qui propose des ateliers d’initiation à l’ethnologie 


En 2021, Sofia Péquignot, l’une des membres fondatrices de l’Association toulousaine de promotion de l’Anthropologie sociale (AtoupAs), avait mené deux ateliers d’initiation à l’ethnologie auprès de deux classes de primaire : l’une à Lavelanet (Ariège) et l’autre à Toulouse. Les élèves étaient alors venus rendre compte de leurs travaux sur le thème des « relations humains/animaux dans la ville » lors d’une journée de restitution à l’Université Toulouse – Jean Jaurès. (Voir l’article)


Cette année, AtoupAs a renouvelé cette expérience avec trois classes toulousaines sur le thème du « rêve en ville ». Caroline Laurent a animé deux ateliers : l’un auprès d’une classe de CM1/CM2 de l’école Victor Hugo (Bellefontaine), et l’autre auprès d’une classe de CM2 de l’école Molière (Saint-Cyprien). Benjamin Dubertrand a quant à lui animé un atelier auprès d’élèves de CM1/ CM2 de l’école Lalande.

La première séance de ces ateliers a été consacrée à la découverte de l’ethnologie ainsi qu’à celle de la thématique de l’atelier (« ce qui fait rêver en ville ») à partir d’exercices méthodologiques. Ces exercices ont été poursuivis durant la deuxième séance, avant de passer à la préparation de l’enquête de terrain : formulation de questions à (se) poser et entrainement à la manipulation des dictaphones et des appareils photos. Cette enquête de terrain a occupé la troisième séance, durant laquelle les élèves ont interrogé des passants et passantes dans le quartier autour de leur école et ont réalisé des observations de l’espace urbain. Les trois séances restantes ont été consacrées au tri des matériaux (photos et extraits d’entretiens retranscrits), à leur analyse, ainsi qu’à la préparation de la restitution des résultats de l’enquête.
(A la tribune : Alice Constans : Présidente d’AtoupAs,
Caroline Laurent et Benjamin Dubertrand)



Pour ce faire, chacune des classes s’est organisée en 4 groupes de travail, correspondant aux 4 axes de réflexion qui ont été retenus à partir des matériaux recueillis. Ces axes ont donné lieu à autant de textes reprenant les principales pistes de réflexion esquissées par les élèves. A partir de tout ce travail, ces derniers ont conçu des affiches qu’ils sont finalement venus présenter à l’université et qui constituent l’exposition « Ce qui fait rêver en ville ». Cette exposition est à retrouver au CROG (Centre de Ressources Olympe de Gouges) du 8 au 14 juin. 



 

Présentation des travaux des apprentis ethnologues à l’Université


Durant cet événement ouvert à toutes et à tous, chaque groupe a présenté en une quinzaine de minutes son travail ainsi qu’un retour d’expérience devant une assistance notamment composée des deux autres classes, des membres d’AtoupAs, d’étudiant.e.s et de chercheurs et chercheuses en ethnologie du LISST-Cas, de quelques parents d’élèves ainsi que de certain.e.s représentant.e.s des partenaires du projet (la Commission Diffusion des Savoirs de l’UT2J,  le laboratoire LISST-CAS, la Mairie de Toulouse et la DRAC-Occitanie). 


(Photo de groupe : classe de l'école Lalande)
La classe de l’école Lalande a conçu quatre affiches correspondant aux axes de réflexion suivants : « Les Loisirs », « Le Voyage », « Le Beau et le Bon » et « La Nature ». De la théorie à la pratique, les élèves ont découvert les avantages du travail en groupe et ont appris à gérer les désaccords, grâce à l’encadrement du chercheur et de leur enseignant. 
 
« On a eu plein d’idées pour faire les affiches et ça n’a pas été facile de choisir. Mais Benjamin et notre maître nous ont aidé pour faire le tri et pour qu’on ne se dispute pas trop », explique Justine, élève de CM2. 

Ambre, élève de CM2, résume très bien l’enthousiasme de ses camarades : « On a appris plein de choses et on a aussi fait plein de choses. Même si j’étais très stressée de parler devant tout le monde, j’ai adoré faire les affiches et venir à l’université ! » 
 

(Photo de groupe : classe de l'école Vicor Hugo)
Dans la classe de l’école Victor Hugo, le même apprentissage du travail en équipe se fait sentir. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles leur enseignante, Stéphanie Grosso, avait choisi ce projet en début d’année : 
 
« Il faisait partie des parcours proposés du ‘‘Passeport pour l’Art’’ proposé par la mairie de Toulouse et j’ai été séduite par la nature du projet, qui éveille leur curiosité et leur apprend à observer ce qui les entoure. Il permet aussi de travailler l’expression écrite et orale et la coopération : trois choses qui leur seront très utiles pour réussir au collège ! »

Les élèves ont conçu un panneau intitulé « Les Espaces verts », un autre sur le thème du voyage (« Rêver d’ailleurs »), et ils ont également travaillé sur les thématiques de « L’effervescence de la ville » et des « Murs qui font rêver ». 
 
Razane et Hind, élèves de CM2, témoignent d’une même voix de la joie de leur classe : « On n’était pas trop stressé avant de venir à l’université mais quand on est rentré dans l’amphithéâtre, un peu quand même. C’était super de parler avec les gens pendant l’enquête, et de parler devant les gens aujourd’hui. Et Caroline nous a appris plein de choses ! »

(Photo de groupe : classe de l'école Molière)
Les élèves de l’école Molière ont réalisé deux affiches intitulées « L’Ailleurs » et « La Nature », et leur enquête a également fait surgir deux autres axes réunis autour de sous-thématiques intitulées : « Les Sens » et « Le monde en ville ». Les élèves ont appris à coopérer sur un projet et sont, comme leurs camarades, contents mais aussi impressionnés de découvrir le campus. 
 
« C’est très grand comme endroit, on dirait un quartier complet ! Comme une espèce de ville dans la ville, explique Maxime, élève de CM2. J’aime bien l’architecture et les couleurs de bâtiments et dans l’amphithéâtre. »
 
Pour Raphaël, l’un de ses camarades : « L’université est très belle et un peu impressionnante parce que c’est grand. On est content d’avoir fait ce projet d’abord parce que c’était nouveau et qu’on a appris de nouvelles choses, mais aussi parce qu’on a fait des expériences nouvelles : on a appris de nouveaux mots, comme ‘‘ethnologie’’, et puis c’était amusant d’aller enquêter ! »

 

Anthropologues, enseignant.e.s et élèves sont unanimes sur la réussite des ateliers, qui ont notamment invité chacune et chacun à décentrer son regard : non seulement sur l’espace urbain, mais aussi sur les pratiques pédagogiques. Si les élèves ne rêvent pas tous de devenir ethnologue, cette journée de restitution a mis en évidence la richesse de la confrontation de points de vue différents et l’importance de s’ouvrir aux autres et au monde pour penser ensemble une ville de rêve !

Après un tel succès, le projet sera reconduit en 2022-2023 : rendez-vous l’année prochaine !