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Les plateformes UT2J s’équipent avant l’été

Publié le 17 juin 2022 Mis à jour le 21 juin 2022

La Commission Valorisation a financé, via son appel à projet "soutien à l'équipement des plateformes de recherche" de nouveaux équipements pour 8 plateformes portées par UT2J : ArchéoScience, CCU, CRISO, LocURa4IoT, MIB, Ovalie et Pangeme. Le point sur cette volonté, soutenue par la commission recherche, de consolider les pratiques de recherche instrumentées dans de nombreux champs disciplinaires.


L’appel à projet Plateforme : une initiative de la Commission Valorisation


Depuis 2008, la Commission Valorisation, qui émane de la Commission Recherche de l’UT2J, travaille en faveur du développement des relations partenariales entre l’UT2J et les acteurs du monde socio-économique toulousain et l’accompagnement des projets de valorisation issus des laboratoires de l’UT2J.



Au quotidien, cette expertise facilite les échanges entre l‘université et le monde socio-économique pour que le savoir produit par les chercheurs se diffusent dans les sphères culturelles, sociales, économiques de la société. 

Pour ce nouveau contrat pluri-annuel 2021-2026, la Commission Valorisation poursuit ces missions d’origine et consolide une troisième voie de valorisation qui a émergé ces dernières années : l’accompagnement des plateformes de recherche. 

En 2021, la Commission a ainsi lancé son premier appel à projet spécifiquement dédié au soutien de ces structures qui témoignent de l’amplitude des domaines de recherche de l’université puisqu’elles concernent autant les Arts, Lettres et Langues que les Sciences Humaines et Sociales et les sciences technologiques.

Le 13 mai dernier, la Commission Valorisation a examiné les réponses à cet appel à projet plateforme : pas moins de 8 structures ont vu leur demande de financement de matériel acceptée ! 
 

Les plateformes UT2J pour accompagner les chercheurs


La majorité de ces demandes de matériel répond à un double besoin des chercheurs usagers des plateformes : gagner en autonomie sur leur terrain de recherche, en utilisant le matériel des plateformes, sans multiplier les emprunts à différentes structures, et gagner en mobilité de recherche, en déplaçant le matériel emprunté hors les murs de la plateforme. 
Thomas Perrin, responsable de la plateforme Archéoscience, explique ainsi que leur demande de nouvelles stations totales Trimble permet aux archéologues de gagner en indépendance et en efficacité dans leurs chantiers de fouille en France comme à l’étranger. Ces stations sont devenues indispensables à ces opérations de terrain : elles permettent de situer tous les vestiges dans l’espace et d’effectuer les mesures nécessaires à la reconstitution virtuelle du chantier. C’est à la fois un gain de temps et de précision dans les plans des sites de fouille.
 
"Le taux de demande est en forte augmentation, mais ces stations ont également un taux d’usure élevé : c’est du matériel de pointe utilisé très souvent et dans les conditions d’un chantier… La Commission Valorisation nous permet de remplacer tout de suite les machines en attente de réparation et d’augmenter à terme notre nombre de stations. On espère pouvoir répondre mieux à la demande des chercheurs !"

La même attention quant au besoin des chercheurs est sensible à la Plateforme CCU, que Julien Tardieu (MSHS-T), son responsable, présente comme un lieu « où les chercheurs viennent trouver des solutions ». L’achat d’un nouvel oculomètre Eyelink pour le plateau oculométrie vient renforcer cette volonté d’accompagnement des chercheurs. Pierre-Vincent Paubel (CLLE), responsable du plateau Oculumétrie de CCU, explique très simplement que cette technologie permet de mesurer précisément où et comment une personne regarde en enregistrant le mouvement des yeux : une donnée importante pour de nombreux domaines de recherche étant donné qu’elle constitue une précieuse source d’informations sur notre fonctionnement cognitif et cérébral.
 
"Notre oculomètre actuel date de 2007 et fonctionne toujours, mais comme le fabricant ne répare plus l’ancien modèle, nous voulions anticiper son remplacement. Le nouvel appareil est plus précis et plus maniable : il viendra d’abord en complément pour nous aider à répondre aux nombreuses demandes."

Parmi ces demandes, Cyrille Granget, chercheuse au laboratoire LNPL, témoigne de l’importance de la plateforme et de ses équipements : 
 
"Je conduis actuellement un projet de recherche sur le rapport entre langage et cognition en situation d’apprentissage de langue dans lequel les mesures oculométriques sont précieuses. Elles répondent aux questions « Où va le regard du locuteur ? » et « est-ce différent selon sa langue ? » ? J’analyse ensuite ces données avec des outils psycholinguistiques. L’accès aux équipements de CCU facilite grandement ma recherche !"
 

Les plateformes UT2J au service des projets innovants


Les plateformes de recherche visent donc à mettre à disposition des chercheurs les outils et les compétences nécessaires pour leur recherche : les fortes demandes indiquent l’enthousiasme général. Aussi, la récente plateforme LocURa4IoT a sollicité de nouveaux équipements très spécifiques à leur domaine de recherche, la localisation des objets connectés. Adrien van den Bossche explique que la plateforme avait besoin de moteurs capables de faire pivoter les objets connectés pour créer des situations « témoins » pour tester leurs consignes données aux moteurs et les mesures constatées.
 
"Ce sont les projets qui font émerger les besoins de matériel de la plateforme. Lorsque les projets sont soumis à un cahier des charges dans le cadre d’une collaboration avec une entreprise, on a moins la possibilité d’une recherche disciplinaire, car guidée par le besoin industriel. Avec l’appel à projet plateforme, notre commande n’était motivée que par la recherche fondamentale : les moteurs serviront donc à plusieurs personnes, pour plusieurs projets. D’autres équipements comme des smartphones Ultra-Wide Band sont aussi commandés. Nous pourrons mutualiser nos équipements et les utiliser dans la Maison Intelligente par exemple."

La Maison Intelligente de Blagnac, qui travaille sur les questions d’autonomie et d’accessibilité du logement (handicap et vieillissement) a également profité de cet appel à projet pour financer l’achat d’un équipement d’observations des mises en situation d’usage des participants composé de caméras embarquées sans fil et d’un vidéoprojecteur interactif grand angle, pour faciliter l’observation des comportements et le travail collaboratif entre chercheurs, des tablettes tactiles et des assistants vocaux du marché afin d’étudier les freins à l’utilisation de ces technologies, et un simulateur de vieillissement (lunettes, casque et combinaison) pour pouvoir expérimenter les difficultés ressenties par les personnes atteintes de déficiences. Certains de ces matériels pourront être mutualisés avec ses partenaires. 
Eric Campo précise que cette variété apparente de matériel correspond à un projet de plateforme très ciblé :
 
"L’idée est de rester à la pointe des technologies existantes pour imaginer ce que pourra être l’habitat du futur, mais ce n’est pas que de la technique : nous analysons les comportements des volontaires face à ces outils, d’où l’amélioration des moyens d’observation. L’idée est de favoriser les interactions entre spécialités disciplinaires et de gagner en mobilité de recherche. Nous souhaitons aussi faire le lien avec les parcours de formations de l’IUT de Blagnac : les étudiants en Carrières sociales peuvent désormais se mettre à la place des personnes âgées avec les simulateurs de vieillissement. Le financement de la Commission Valorisation renforce ce cercle vertueux d’une recherche en site délocalisé que la plateforme symbolise."

La plateforme CRISO, qui valorise la recherche en art, manifeste cette même volonté d’un équipement plus mobile, plus fiable et plus adapté aux besoins des chercheurs. Nina Jambrina rappelle que les arts vivants et la recherche création ont été particulièrement impactés par la crise sanitaire. Le besoin de garder une trace des pratiques artistiques, qui sont des données de recherche, et pouvoir les partager, existait déjà mais, avec cette crise, il est devenu impératif de le résoudre rapidement :
 
"Nos chercheurs ont besoin de garder une trace son et vidéo des pratiques artistiques des projets que nous mettons en place et les services de prêts de l’université ne peuvent pas répondre à toutes les sollicitations. Nous avons obtenu un financement pour du matériel d’enregistrement audiovisuel « grand public » afin d’être plus autonomes et plus mobiles : cela ouvre des perspectives de recherche."
 

L’appel à projet plateforme 2022 rencontre un succès unanime : coopération, autonome, mobilité, ouverture… Avec le soutien de la Commission Valorisation, les plateformes UT2J ont un bel avenir dans la recherche !