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Ma thèse en 180 secondes : l’UT2J remporte la finale toulousaine !

Publié le 24 mars 2021 Mis à jour le 20 mai 2021

La lauréate Anne Pézet est doctorante en psychologie au laboratoire LCPI. Sa thèse porte sur l'expérience vécue des femmes ayant accouché avec épisiotomie. Elle revient sur sa participation au concours.

Anne Pezet - Lauréate MT180
La finale de Ma thèse en 180 secondes de l’académie de Toulouse qui s’est tenue le 23 mars a rendu son verdict pour une édition 100% à distance, du fait de la situation sanitaire.

Cette année encore, les candidat·e·s ont eu 180 secondes pour présenter, sous la forme d'un mini one (wo)man show, leur sujet de recherche.

Trois minutes et une diapo pour vulgariser leurs thèses au grand public.

Pour cette édition 2021, ils sont 12 doctorants et doctorantes à avoir été sélectionnés pour la finale de l'Académie de Toulouse.

Parmi eux, trois doctorant·e·s de l’UT2J :
  • Tassadit Bonnardot/Certop - Rénover soi-même son logement, une pratique compatible avec les enjeux de rénovation énergétique ?
  • Matthieu Lesueur/PLH - Les dialogues fictionnels dans les récits à vocations scientifiques des XVIIe et XVIIIe siècles : un instant privilégié de la mise en fiction des sciences
  • Anne Pezet/LCPI - Accoucher pour la première fois: des représentations, à l'expérience vécue et ses destins psychiques

Et c’est Anne Pézet qui l’emporte avec son exposé culotté et féministe assuré avec brio avec pour image de fond l’origine du monde de Gustave Courbet !

 
Rencontre avec la lauréate :
Quelles ont été vos motivations pour participer à ce concours ?
Tout part d’un challenge personnel et d’un retour à mes premières amours, le théâtre. Quelle joie de trouver un format qui mêle travail scénique et travail scientifique. C’était le format idéal pour diffuser ces travaux de recherche qui me tiennent à cœur sur un format décalé. Deux objectifs donc à cette participation : diffuser et m’amuser. Contrat rempli !
 
Quel enrichissement en retirez-vous ?
Malgré le contexte c’est avant tout une aventure faite de rencontres. L’occasion de découvrir toute la richesse pluridisciplinaire des travaux menés par les autres candidats, rencontrer d’autres chercheurs. On a travaillé ensemble dans une ambiance solidaire, respectueuse, pas de concurrence mais un soutien mutuel, beaucoup de bienveillance. Grâce à Clément Varenne et Mathieu Pouget, les deux formateurs, j’ai beaucoup appris sur la façon de transmettre un message, et rendre accessible son contenu. Autant de choses qui me serviront assurément pour mes communications futures.

Le soir de la finale, je suis restée interdite quand j’ai entendu mon nom. J’étais venue dans cette aventure pour affronter mon trac et donner une voix à mes travaux... mais remporter le premier prix, je ne l’avais pas envisagé. Cette distinction est pour moi une reconnaissance de l’intérêt de mon travail de recherche hors de mon champ disciplinaire. C’est très précieux et très motivant.
 
Quel apport cette expérience peut-elle avoir dans votre travail de thèse ?
Pour aussi inattendu que ça puisse être, participer à cette aventure a été réellement déterminante pour mon travail. J’ai pu dépasser certaines résistances autour du travail de rédaction, peut-être parce que je me sentais plus légitime, peut-être parce qu’en parler avec recul, l’expliquer à d’autres personnes hors champs disciplinaire, l’a rendue plus vivante, plus incarnée. De la thèse à ma thèse, un travail d’appropriation a été fait !
 
En plus de la participation à la finale nationale, quelles perspectives vous offrent ce premier prix du jury ?
L’opportunité de poursuivre la diffusion de mon travail ! J’ai été contactée pour faire un podcast, et pour réaliser plusieurs entretiens. Ma thèse va aussi être adaptée en BD, et pour la passionnée que je suis c’est vraiment une belle nouvelle.
 
Quelles ont été les étapes préparatoires ?
Beaucoup beaucoup beaucoup de répétitions de mon texte, un travail minutieux pour gagner une précieuse seconde face à cet impitoyable chrono, gagner en clarté, en intelligibilité sans déformer le contenu de mon travail. Le matin des auditions j’ai passé 4 heures à répéter le texte et travailler la mise en scène de peur de l’oublier. Une préparation en solitaire, rigoureuse et assidue.
 
Au-delà de votre sujet de thèse, on a aussi ressenti tout votre engagement, il y avait-il un message spécifique que vous souhaitiez diffuser lors de votre discours ?
Il était en effet important pour moi que cette présentation soit authentique, qu’elle me ressemble. A la base de mon travail il y a un engagement, celui de venir interroger une expérience, celle du devenir mère, qui est encore bien trop souvent grevée de représentations qui réduisent au silence et invisibilisent le vécu des femmes. Il serait vain d’ignorer les liens intimes qui unissent la recherche et sa dimension politique. En leur donnant la parole dans mon travail de thèse, à travers de longs entretiens, je défends aussi cette idée d’une femme sachante, celle qui reste encore la mieux à même de nous éclairer sur qui se joue pour elle dans ce moment singulier. Mon engagement est triple : d’abord reconnaître que derrière un sujet de recherche, le chercheur parle de son rapport au monde et de la place qu’il entend prendre dans celui-ci, c’est aussi dire que le savoir est du côté de ces femmes et que leur récit est la base même de mon travail, et qu’enfin, pour autant que cette expérience de la maternité soit vieille comme le monde, elle mérite un regard sans cesse renouvelé pour en comprendre les enjeux actuels.

En savoir plus sur les recherches d’Anne Pézet, retrouvez son interview « Les Deux font la Paire » pour Exploreur
 
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