Focus sur un projet de recherche

Publié le 23 novembre 2018 Mis à jour le 23 novembre 2018

Au sein du laboratoire CLLE, un projet mêle informatique, neurosciences et psychologie

Fraichement arrivée au sein du laboratoire CLLE, Camille Jeunet, chargée de recherche CNRS, est la coordinatrice du projet « Interfaces cerveau-ordinateur : apprendre à s’en servir, s’en servir pour apprendre ». Avec une formation en sciences cognitives et des années d’expérience en laboratoire d’informatique, elle intègre l’axe apprentissage de l’équipe LTC.

L’objectif du projet est de comprendre et d’améliorer l’apprentissage de l’usage de nouvelles technologies grâce à l’apport des SHS. Si ces concepts font déjà l’objet de recherches dans le laboratoire, toute la nouveauté réside dans les technologies ciblées par ce projet de recherche : les Interfaces Cerveau-Ordinateur (ICO).

Les ICO sont des technologies pouvant être utilisées d’une part pour contrôler des applications uniquement par le biais de l’activité cérébrale, mais aussi pour améliorer des performances motrices ou cognitives grâce à des entraînements dits de neurofeedback. Parmi les nombreuses applications potentielles basées sur les ICO, on retrouve le contrôle de fauteuils roulants, de prothèses/orthèses, de jeux vidéo, et également l’amélioration de la motricité chez des patients ayant subi un AVC, le renforcement des performances de sportifs, la gestion des troubles de l’attention chez les élèves…

Malgré leur caractère prometteur, les ICO restent peu utilisées en dehors des laboratoires en raison de leur manque de fiabilité. Beaucoup d’utilisateurs n’arrivent pas à les contrôler ou ont des performances moyennes. Le but est donc d’en améliorer la fiabilité, l’utilisabilité, l’efficience et l’acceptabilité pour en démocratiser l’usage, et donc la portée sociétale.

Avec la volonté d’adopter un point de vue centré sur l’humain et non plus sur la machine, le projet va se développer selon plusieurs axes de recherche. Dans un premier temps, la modélisation. Il s’agira de comprendre les facteurs psychologiques, cognitifs et neurophysiologiques qui influencent l’apprentissage en interface cerveau-ordinateur :  les habiletés spatiales, la motivation, les capacités attentionnelles, l’acceptation de la technologie notamment.
Une fois les facteurs impliqués identifiés, il faudra travailler sur la conception des protocoles d’entraînement : les rendre plus adaptés et adaptables à l’utilisateur afin d’en améliorer l’efficacité. L’objectif étant bien de faire sortir les avancées issues de la recherche du laboratoire pour les proposer aux utilisateurs, améliorant ainsi leur autonomie et leurs conditions de vie.

Avec un fort aspect interdisciplinaire, puisque mêlant informatique, neurosciences et psychologie, la vocation du projet est vraiment d’être ouvert et collaboratif. Tous les chercheurs qui le souhaitent sont invités à y prendre part.