- Vie scientifique et culturelle,
-
Partager cette page
Philosophie : une docteur de l’UTM à l’honneur
Publié le 5 décembre 2012 – Mis à jour le 5 décembre 2012
Sidonie Kellerer a obtenu jeudi 29 novembre 2012 le prix de thèse de l’Université franco-allemande, pour sa thèse intitulée « La modernité à l’épreuve. Descartes chez les néo-kantiens, Husserl et Heidegger ».
Ce travail est réalisé en co-tutelle entre la Rheinische Friedrich-Wilhelms-Universität de Bonn et l’Université du Mirail.
Quel est votre parcours universitaire ?
Après une classe préparatoire au lycée Henri IV, j’ai étudié, à l’Ecole Normale Supérieure de Fontenay Saint-Cloud (aujourd’hui à Lyon), les études germaniques, l’histoire et la philosophie.
Après une maîtrise consacrée au succès du philosophe espagnol Ortega y Gasset dans l’Allemagne de l’immédiat après-guerre, j’ai passé en 2001 avec succès l’agrégation d’allemand.
J’ai fait ensuite un séjour d’étude à la Johns Hopkins University à Baltimore, puis me suis engagée de 2006 à 2009 dans la thèse pour laquelle je viens d’être récompensée.
Je partageais pendant ces années mon temps entre Toulouse et Bonn. J’avais un monitorat couplé à une allocation de recherche et j’enseignais donc un semestre par an au département de philosophie de Toulouse.
En quelques mots, parlez-nous de votre thèse justement…
Ma thèse porte sur la réception de René Descartes - figure mythique à double titre : à la fois père de la modernité et héros national francais – dans trois grands courants philosophiques allemands : les néo-kantiens de Marbourg, Edmund Husserl et Martin Heidegger.
Le grand intérêt porté au philosophe francais au tournant du 19ème /2oème siècle en Allemagne est une réaction à une crise philosophique et culturelle : dans un contexte où l’éclatement des sciences semble invalider le projet de rationalité des Lumières, le problème qui se pose est celui de la capacité de la raison à se fonder elle-même. Alors que les néo-kantiens et Husserl tentent d’assurer un tel fondement, Heidegger en rupture avec Descartes met sa pensée au service d’un particularisme communautaire qu’il concoit de manière nationaliste et qui le conduit à s’associer au national-socialisme.
Vous venez de recevoir le prix de thèse de l’Université franco-allemande de Sarrebruck. Que représente-t-il pour vous ?
C’est évidemment une grande reconnaissance scientifique et un encouragement à poursuivre dans la voie franco-allemande. Le prix est doté de 4500 euros, somme importante qui me servira entre autre à financer l’apport de fond nécessaire à la publication de ma thèse en Allemagne.
Quels sont vos projets à présent ?
Je continue à enseigner et à poursuivre mes recherches en philosophie. J’ai actuellement un poste d’assistante de recherches à l’université de Cologne. Mes recherches portent en ce moment sur des manuscrits de Martin Heidegger des années trente. En les comparant aux textes tels qu’ils ont été publiés après 1945, j’interroge le rapport de Heidegger à la modernité. Une contribution sur sujet ce est paru dans le numéro spécial de Philosophie Magazine consacré à « Les philosophes et le nazisme » (paru début 2012).
Pour l’instant je vis pour des raisons principalement familiales en Allemagne, mais n’exclue pas de revenir dans les prochaines années en France.
En savoir plus sur le Prix de Thèse
La cérémonie de remise des prix a eu lieu le jeudi 29 novembre à l’Ambassade de France à Berlin.
Parallèlement au soutien accordé aux cursus d’études binationaux et trinationaux, l’Université franco-allemande de Sarrebruck soutient également des coopérations en matière de recherche.
Le Prix de la meilleure thèse, doté de 4500 euros, s’inscrit dans ce cadre.
Propos recueillis par Alexandra Guyard, responsable de la communication, Université de Toulouse II-Le Mirail
Quel est votre parcours universitaire ?
Après une classe préparatoire au lycée Henri IV, j’ai étudié, à l’Ecole Normale Supérieure de Fontenay Saint-Cloud (aujourd’hui à Lyon), les études germaniques, l’histoire et la philosophie.
Après une maîtrise consacrée au succès du philosophe espagnol Ortega y Gasset dans l’Allemagne de l’immédiat après-guerre, j’ai passé en 2001 avec succès l’agrégation d’allemand.
J’ai fait ensuite un séjour d’étude à la Johns Hopkins University à Baltimore, puis me suis engagée de 2006 à 2009 dans la thèse pour laquelle je viens d’être récompensée.
Je partageais pendant ces années mon temps entre Toulouse et Bonn. J’avais un monitorat couplé à une allocation de recherche et j’enseignais donc un semestre par an au département de philosophie de Toulouse.
En quelques mots, parlez-nous de votre thèse justement…
Ma thèse porte sur la réception de René Descartes - figure mythique à double titre : à la fois père de la modernité et héros national francais – dans trois grands courants philosophiques allemands : les néo-kantiens de Marbourg, Edmund Husserl et Martin Heidegger.
Le grand intérêt porté au philosophe francais au tournant du 19ème /2oème siècle en Allemagne est une réaction à une crise philosophique et culturelle : dans un contexte où l’éclatement des sciences semble invalider le projet de rationalité des Lumières, le problème qui se pose est celui de la capacité de la raison à se fonder elle-même. Alors que les néo-kantiens et Husserl tentent d’assurer un tel fondement, Heidegger en rupture avec Descartes met sa pensée au service d’un particularisme communautaire qu’il concoit de manière nationaliste et qui le conduit à s’associer au national-socialisme.
Vous venez de recevoir le prix de thèse de l’Université franco-allemande de Sarrebruck. Que représente-t-il pour vous ?
C’est évidemment une grande reconnaissance scientifique et un encouragement à poursuivre dans la voie franco-allemande. Le prix est doté de 4500 euros, somme importante qui me servira entre autre à financer l’apport de fond nécessaire à la publication de ma thèse en Allemagne.
Quels sont vos projets à présent ?
Je continue à enseigner et à poursuivre mes recherches en philosophie. J’ai actuellement un poste d’assistante de recherches à l’université de Cologne. Mes recherches portent en ce moment sur des manuscrits de Martin Heidegger des années trente. En les comparant aux textes tels qu’ils ont été publiés après 1945, j’interroge le rapport de Heidegger à la modernité. Une contribution sur sujet ce est paru dans le numéro spécial de Philosophie Magazine consacré à « Les philosophes et le nazisme » (paru début 2012).
Pour l’instant je vis pour des raisons principalement familiales en Allemagne, mais n’exclue pas de revenir dans les prochaines années en France.
En savoir plus sur le Prix de Thèse
La cérémonie de remise des prix a eu lieu le jeudi 29 novembre à l’Ambassade de France à Berlin.
Parallèlement au soutien accordé aux cursus d’études binationaux et trinationaux, l’Université franco-allemande de Sarrebruck soutient également des coopérations en matière de recherche.
Le Prix de la meilleure thèse, doté de 4500 euros, s’inscrit dans ce cadre.
Propos recueillis par Alexandra Guyard, responsable de la communication, Université de Toulouse II-Le Mirail