Prix de thèse 2021 de la Maison des Sciences de l’Homme et de la Société de Toulouse

Publié le 8 décembre 2021 Mis à jour le 8 décembre 2021

... une mention spéciale du jury est décernée à Patrice Georges (TRACES)

PG
Exceptionnellement cette année, le conseil scientifique international de la MSHS-T a fait le choix de décerner dans le cadre du Prix de thèse 2021 une mention spéciale à Patrice Georges (laboratoire TRACES) pour sa thèse intitulée : "La pourriture escamotée : cachez ce cadavre que je ne saurais voir ! Quelques destins post mortem de la protohistoire à nos jours à la lumière de l'archéo(thanato)logie : étudier les os, appréhender le corps.", soutenue en septembre 2020.
 

Jeu de questions/réponses avec le primé

- Quels sont les objectifs de votre travail de thèse soutenu en 2020 ?

Patrice Georges : Ce travail avait pour but de montrer une lecture différente des pratiques funéraires, sur le temps long, en montrant combien les affres du corps au cours de la putréfaction jouent un rôle clé. Qu'il s'agisse de l'arrêter, l'accélérer, la cacher etc., la crainte de la putréfaction permet de comprendre quelles stratégies ont mis en place les sociétés humaines pour gérer leurs morts. C'est dans une certaine mesure également le cas pour les criminels actuels, l'odeur de décomposition pouvant trahir l'emplacement du corps ; ce qu'ils mettent en œuvre a pour but que ce ne soit pas le cas.


- En quoi votre parcours a-t-il enrichi, nourri votre travail de thèse ?

Patrice Georges : Mon cursus universitaire en histoire, archéologie, anthropologie biologique et en criminalistique m'a appris à traiter les sujets de manière pluridisciplinaire. L'étude des pratiques funéraires, telles que celle de la crémation par exemple (mais c'est aussi vrai dans les autres domaines), empruntent en effet autant aux textes, aux analyses de terrain, qu'aux méthodes de l'anthropologie ou les observations médico-légales. Ne les traiter que par une approche unidisciplinaire est en effet une impasse dans laquelle nous ne nous engageons plus depuis quelques années.


- Quelle en est l'originalité ?

Patrice Georges : L'originalité de cette thèse est sans doute de ne pas avoir limité les recherches aux sciences habituellement convoquées pour ce type de travail archéologique, jusqu'à être allé chercher dans la littérature ou la philosophie des éléments de compréhension. Qui mieux que les écrivains ou les philosophes peut en effet exprimer les sentiments les plus profonds au sujet de la mort ou le feu par exemple ?
 

- Quelle perspectives vous offre ce prix de thèse ?

Patrice Georges : En me faisant connaître de la MSH de Toulouse, ce prix est l'occasion de donner une certaine visibilité à mon travail et de pouvoir favoriser mes prochaines recherches, comme un projet expérimental lié à l'archéologie forensique (méthodes de l'archéologie sur la scène de crime).