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Retour sur : Le festival Histoire à venir 2022

Publié le 20 mai 2022 Mis à jour le 24 mai 2022

La 5e édition du festival annuel l’Histoire à venir s’est tenue ce mois-ci. Son ouverture dans nos murs manifeste la forte implication des enseignants-chercheurs de l’UT2J dans cet événement de culture scientifique. Une implication qui ne cesse de se confirmer, avec des chercheurs qui ont tenté cette année l’expérience… Le comment du pourquoi de ce dynamisme qui rassemble toutes les disciplines !



Depuis sa création en 2017, le festival « Histoire à venir » propose un double partage : celui des savoirs de l’université et des savoir-faire de ses partenaires co-organisateurs avec le grand public, bien sûr, et le partage de la parole des historiens avec des spécialistes d’autres domaines.

Les thèmes proposés chaque année affichent clairement cette volonté d’ouverture : « Du silex au big Data », « Humain, non-humain », « En commun », « Usages du faux » et, en 2022 « Vingt mille lieux sur la terre ».

 

Un festival d’Histoire…et plus encore ! 


Le festival a donc imaginé toutes les combinaisons : histoire et géographie, histoire et sociologie, histoire et technologie, histoire et biologie, histoire et philosophie, histoire et économie, histoire et psychologie, mais un duo revient chaque année depuis 2017, comme une tradition instinctive : histoire et littérature. 


Fabienne Bercegol (PLH), spécialiste de littérature française du XIXe siècle, a rejoint le festival en 2019… et contribue tous les ans ! Cette fidélité au festival marque le lien pérenne entre les organisateurs et les chercheurs invités. Cette confiance renouvelée entre les différents acteurs de l’évènement participe aussi au succès du festival.
 
« J’en suis à ma troisième participation qui, je l’espère, ne sera pas la dernière. « L’histoire à venir » est un temps d’échange et de partage très riche, qui propose toujours un cadre très agréable. Le contact avec le grand public, que nous avons retrouvé « en vrai » cette année, est toujours aussi motivant et agréable. Je conseille sans hésiter à tous les chercheurs toulousains de participer ! »

 
Une tradition des lettres dans le festival qui s’enrichit chaque année de nouveaux participants ! 
Florence Bouchet (PLH), spécialiste de littérature médiévale, s’est prêtée cette année à l’exercice d’un Labo d’histoire, intitulé « Le voyage en Orient(s) », justement localisé à la libraire Floury. Une première expérience du festival enrichissante pour cette enseignante-chercheuse habituée à d’autres formats de diffusion des savoirs : 
 
« Je suis médiéviste donc le dialogue avec les historiens m’est complètement naturel : c’est un impératif pour situer les œuvres dans cette époque lointaine et culturellement très riche. J’apprécie aussi le contact avec le grand public puisque je suis investie depuis plus de 20 ans dans les conférences de l’Université du Temps Libre. Dans le cadre de ce « labo » qui associait un historien et deux littéraires, nous avons eu un bel échange autour de textes et d’images pour présenter les divers enjeux et représentations de l’Orient au fil du temps. Mais quel dommage que la rencontre soit si courte, alors qu’on aimerait approfondir le sujet ! » 


 

Les regards croisés : un dialogue « libre et nécessaire »


L’histoire à venir se réinvente donc à chaque édition. Cette année, le festival a élargi encore ses horizons en proposant une rencontre sur Napoléon en collaboration avec les études germaniques, une spécialité qui n’avait pas encore été représentée. 

Nouvelles présences et nouveaux lieux, puisque cette rencontre s’est tenue au Goethe Institut !

Hilda Inderwildi (GREG) et Mechthild Coustillac (Institut Heinrich Mann) ont ainsi pu échanger sur l’œuvre d’Alexander Kluge avec l’historien Guillaume Debat (FRAMESPA).


Si la relation au grand public est au cœur des motivations de chacun, Hilda Inderwildi et Guillaume Debat ont également fait l’expérience du croisement disciplinaire.

« Nous avons dialogué à partir du même objet, à savoir l’ouvrage d’Alexander Kluge, Napoléon, "un homme pétri de ruines". Histoires et commentaires, ce qui nous a permis de déplacer nos points de vue pour mettre en œuvre cette interdisciplinarité entre histoire et études germaniques. Le format proposé par Mechthild Coustillac était en lui-même une hybridation du Labo d’histoire et de la Ciné-lecture. , Nous avons mis en commun nos savoirs et nos savoir-faire : cette entreprise empirique a permis à chacun de nous d’apprendre et de transmettre. Nos recherches respectives s’y sont enrichies, chacun de nous a reçu l’éclairage de l’autre et en ressort avec de nouvelles pistes à suivre… C’est aussi la bonne surprise du festival ! »

Si l’enthousiasme est commun quant à l’exercice du regard croisé, Guillaume Debat précise que ce dialogue entre les disciplines est indispensable pour l’historien qui souhaite prendre du recul sur son objet : 
 
« Je me suis livré à un exercice inhabituel pour moi : le commentaire d’une œuvre littéraire contemporaine depuis une perspective historique. Cela m’a permis de réfléchir autrement à cette notion si centrale qu’est la mémoire, de décentrer mon regard vers l’historiographie allemande et de considérer la Geste napoléonienne comme un lieu de la mémoire européenne. Grâce à cette discussion, j’ai pu identifier plus précisément certains enjeux concernant la construction d’un récit, fictif ou non. »

Et réciproquement Hilda Inderwildi explique que ce regard d’historien sur une œuvre qu’elle connaît bien a également modifié son regard : 
 
« Mes recherches sont en soi interdisciplinaires, entre littérature et arts visuels allemands, en prise avec les aspects documentaires, mais je ne suis pas historienne. Les enjeux de la représentation sont au centre de mes recherches, la mémoire intime et collective au cœur de l’œuvre. Quand Guillaume Debat a souligné la dimension très européenne du Napoléon de Kluge, et de sa réhabilitation, j’ai immédiatement vu l’intérêt d’élargir le prisme franco-allemand pour s’inscrire dans une mémoire collective à la fois plus large et plus précise… Quand une personne dans le public a qualifié de "kitsch" les collages et les films-minute de Kluge, j’ai pensé qu’il y avait quelque chose à explorer de ce côté-là aussi… » 


Une chose est sûre, cette 5e édition a tenu ses promesses et le festival a encore de belles aventures culturelles et scientifiques à nous proposer. Chacun des invités salue l’efficacité des organisateurs et l’accompagnement qu’ils ont reçu dans la préparation de leur Labo d’histoire. Quelle que soit votre spécialité ou vos centres d’intérêt, il est certain que « L’Histoire à venir » vous proposera une rencontre stimulante et une expérience de diffusion des savoirs inédite. 
 

Vivement l’année prochaine !