Projet IUF d'Anne-Hélène Klinger-Dollé

Publié le 24 mai 2019 Mis à jour le 24 mai 2019

Anne-Hélène Klinger-Dollé a été nommée membres junior de l'IUF en 2018, pour le projet « Beatus Rhenanus et la pédagogie de Lefèvre d’Étaples : former intellectuellement dans un contexte de mutation culturelle ».

En quoi consiste le projet ? 


Mon projet consiste dans un premier temps à éditer, traduire et exploiter un fonds inédit de la Bibliothèque alsacienne humaniste de Sélestat. Il s’agit des annotations portées par l’humaniste Beatus Rhenanus sur des ouvrages universitaires achetés pendant ses études auprès de Lefèvre d’Étaples, figure importante de l’humanisme parisien au début du XVIe siècle, auteur de ces ouvrages avec ses disciples. Je souhaite étudier la manière dont les formes de l’écrit – manuscrite, imprimée – interagissent dans l’enseignement universitaire de la Renaissance. Je m’intéresse aussi à la place importante occupée par la schématisation et la mise en forme visuelle des savoirs, ou encore à la manière dont cet enseignement mêle textes traditionnels et nouveaux corpus. L’objectif est, dans un deuxième temps, de nourrir une réflexion comparative avec d’autres corpus pédagogiques de la Renaissance, et dans un dernier temps, de réfléchir à quelques défis éducatifs de notre monde contemporain, par exemple à la place à donner à l’image et aux nouveaux médias dans l’enseignement des « Humanités ». 

Quelques mots de la chercheuse : 


« Je suis heureuse que mon travail de recherche, pour la première fois, contribue au rayonnement scientifique d’une institution culturelle : la Bibliothèque humaniste de Sélestat. C’est un lieu magnifique et stimulant, qui vient de rouvrir, avec une muséographie entièrement repensée. Ce projet me permet aussi de concilier plusieurs passions : la pédagogie de la Renaissance, l’activité d’édition et de traduction de textes latins humanistes, mais aussi mon intérêt pour les questions éducatives actuelles. Je cherchais une articulation plus grande entre mon activité d’enseignante en Lettres classiques et de chercheuse spécialiste de l’humanisme. En définitive, ce projet me permet d’aborder plus frontalement une question que je n’arrêtais pas de me poser, et qui s’inscrit bien, je crois, dans les thématiques du laboratoire PLH : comment assurer, auprès de nos contemporains, une transmission des « Humanités » audible et stimulante ? »