• Zoom,

Yoann Chaumeil (doctorant PLH) lauréat du prix « Jeune Chercheur » 2022 de la Fondation des Treilles

Publié le 17 février 2022 Mis à jour le 17 février 2022

Les travaux de Yoann Chaumeil en littérature pourraient sembler compliqués. Mais c’est sans compter sur la clairvoyance de ce jeune chercheur qui traque et déjoue les stéréotypes liés à son auteur, à son domaine de recherche et au doctorat !

Yoann Chaumeil

La Fondation des Treilles, c’est un patrimoine architectural mis au service du patrimoine immatériel. Depuis les années 60, la fondation accueille régulièrement des artistes et des œuvres, des chercheurs et des ouvrages, pour faire vivre la culture et la recherche lors d’exposition, d’ateliers, de séminaires… C’est donc depuis longtemps un lieu de rencontres géré par un conseil scientifique qui, chaque année, met à l’honneur des projets et des individus sous la forme de prix.

Cette année, Yoann Chaumeil, doctorant au laboratoire PLH, a obtenu le prix « Jeune Chercheur » pour la thèse qu’il mène sur Léon Bloy, « Léon Bloy et la crise de la communauté », sous la direction conjointe de Fabienne Bercegol (PLH) et Pierre Glaudes (CNRS/Sorbonne Université).

• Léon Quoi et la crise de qui ?

Yoann Chaumeil fait le pari gagnant d’une thèse de littérature sur un auteur peu connu du grand public pour interroger une vaste question d’actualité.  Léon Bloy est un romancier et un essayiste de la fin du XIXe siècle et s’il ne faut retenir qu’un titre Le désespéré donne le ton ! Et vous l’aurez compris : désespoir et isolement ne rime pas tout à fait avec entraide et communauté.

Mais Yoann Chaumeil vous répondra que tout ceci n’est qu’apparence :  l’image de solitaire misanthrope que s’est forgée Léon Bloy, ses choix d’histoires romanesques et de sujets d’essais, les idées politiques et religieuses qu’il véhicule dans ses écrits,sont plus complexes qu’il n’y paraît !

Léon Bloy est un solitaire qui critique l’individualisme. C’est aussi un catholique qui critique ses coréligionnaires. Un patriote qui critique le colonialisme. Un polémiste nourri par ses paradoxes. Yoann Chaumeil analyse ainsi l’œuvre littéraire, le patrimoine que nous a légué Léon Bloy ; il inscrit aussi sa réflexion dans un mouvement plus vaste, ouvert à l’histoire des idées, à la philosophie et à la sociologie.
 

• Le comment du pourquoi

… de votre candidature à la Fondation des Treilles ?

À vrai dire, j’ai découvert le prix un peu par hasard : au fil de mes recherches je suis tombé sur le site de la Fondation des Treilles. J’ai vu que celle-ci organisait un prix annuel pour les jeunes chercheurs de toutes les disciplines. J’ai donc décidé de postuler, avec le soutien de mes directeurs de thèse.

… de votre succès à ce prix « Jeune Chercheur » ?

Je ne sais pas vraiment ce qui a pu être décisif, et je le sais d’autant moins que l’on n’a pas accès aux éléments d’appréciation.  Il peut s’agir de l’angle de ma thèse qui soulève des problématiques qui dépassent de loin le seul cas de Bloy. Cela peut potentiellement intéresser un large public. Les lettres de soutien aussi me semble-t-il, dans la mesure où l’expertise de Guillaume Cuchet et Jean-Yves Pranchère dans mon domaine est absolument reconnue. Je les remercie une nouvelle fois pour le temps qu’ils m’ont gentiment accordé en lisant mes premières pages de thèse.

… de votre thèse aujourd’hui et demain ?

L’ambition immédiate est de finir ma thèse d’ici quelques mois et d’en envoyer un exemplaire à la fondation ! Mais je crois beaucoup que pour avancer au mieux dans sa thèse, il faut justement éviter de passer trop de temps sur cette même thèse, au risque d’une myopie débilitante. Il ne faut pas forcer au sens de s’acharner.

Dans le fond, il me semble que le meilleur moyen de bien faire une thèse est d’oublier qu’on fait une thèse stricto sensu… Comme dirait Nietzsche, les seules idées valables viennent en se promenant en forêt. De mon côté, je réhabilite une ferme en parallèle.