LLA CREATIS / PUM
Habiter l’ornement

Publié le 2 décembre 2020 Mis à jour le 2 décembre 2020

Isabelle Alzieu, Dominique Clévenot, Emma Viguier (dir.)

LLA CREATIS / PUM
Habiter l’ornement
Isabelle Alzieu, Dominique Clévenot, Emma Viguier (dir.)

2020 : Presses Universitaires du Midi, 254 p., ISBN 978-2-8107-0680-8, Prix 26.00 €

L’ouvrage collectif Habiter l’ornement appelle à renouveler les études plus traditionnelles qui ont été consacrées à l’ornement au regard des pratiques artistiques contemporaines et des théories de ces dernières décennies. La réflexion se fonde sur une analyse critique de ce qui a défini et qualifié l’ornement depuis des siècles selon des approches parfois opposées : l’ornement est second, illégitime, mensonger, non nécessaire, non essentiel, supplémentaire, superflu, superficiel, dispendieux, condamnable, bien plus encore qu’il ne fut, selon les périodes ou les territoires, vecteur d’une démarche culturelle et spirituelle, objet de sensibilité, d’émotion, de plaisir, d’harmonie, de beauté et d’ordre. La sémantique de l’ornement est en effet d’une ambiguïté certaine si l’on s’en remet aux textes fondateurs et à leurs interprétations successives.

Les réflexions appellent donc à toutes les actualisations du terme ornement et de l’évolution de son sens et de son usage. Cependant cet ouvrage prétend déplacer quelque peu l’approche du sujet. Habiter l’ornement suppose que l’on s’attache à des questions plus liées à des pratiques habitantes telles qu’Heidegger en a développé une trame essentielle dans « Bâtir, habiter, penser » et « “L’homme habite en poète” ». En quoi et comment l’habiter, en tant que disposition physique ou de l’esprit, se déployant dans le temps et dans l’espace en des manières d’être au monde spécifiques à chacun, est-il indissolublement lié à des pratiques ornementales ? Quel rapport l’ornemental entretient-il avec la façon d’habiter la ville, une maison, son propre corps, le monde ? Quelles propositions les architectes, les designers, les plasticiens font-ils au regard des pratiques de l’habiter et de ses représentations ? Comment le regard de chacun a-t-il la capacité de transformer toute chose en ornement et quelle relation particulière l’ornement entretient-il avec le jugement esthétique qui se joue dans l’habiter ?