EA00112T - Arts et innovations dans les Amériques

Responsable : 

Equipe pédagogique 2024-2025:

• Emeline JOUVE, emeline.jouve@unvi-tlse2.fr
• Alexis YANNOPOULOS, alexis.yannopoulos@univ-tlse2.fr

Contenus :
Cours 1 : « L’Avant-garde théâtrale : innovation et politique »
Les avant-gardes artistiques sont définies comme des mouvements formellement innovants et politiquement engagés. Après une définition de ce que recouvre l’avant-garde théâtrale dans l’histoire du théâtre étasunien, nous nous intéresserons à une étude de cas et explorerons le travail de la compagnie new-yorkaise du Living Theater. La troupe collective, fondée par Judith Malina et Julian Beck dans les années 1940, envisageait le théâtre sous l’angle révolutionnaire : les artistes souhaitaient, d’une part, révolutionner la forme théâtrale en créant ce que l’on nomme des « performances » et, d’autre part, faire de cet art un outil de révolution pacifique afin d’œuvrer à un monde meilleur. Notre étude s’ancrera particulièrement dans le contexte politique des années 1960 et 1970. Dans le cadre de la Fête des Amériques consacrée au Brésil dont nous célébrerons l’année en 2025, nous aborderons les interventions des membres de la troupe auprès de populations des favelas, interventions suite auxquelles ils furent emprisonnés par le régime totalitaire.
Cours 2 : matrice moderne-coloniale et rapports de genre dans les révolutions cinématographiques latino-américaines
Bien qu’il demeure très peu connu, le cinéma latino-américain a été le théâtre d’innovations filmiques majeures reflétant les puissants discours sociaux contre le monde capitaliste/patriarcal/colonial. Nous présenterons dans un premier temps comment les révolutions cinématographiques des années 60 ont ouvert la voie à une transformation de la vision des mondes non-européen∙nes. C’est à ce moment que l’on voit apparaitre les premiers films réalisés par des femmes et hommes afro-américain∙es et par des membres de peuples originaires.
Plusieurs cinéastes s’inscrivent aujourd’hui dans cette généalogie en interrogeant les codes de représentation dominants et la violence de la matrice de domination moderne-coloniale. Nous rappellerons les débats sur la question de « l’indigénisme » afin de revisiter des films historiques comme Cabeza de Vaca de Nicolás Echevarría ou Zama de Lucrecia Martel. Ce parcours nous permettra d’aborder les œuvres plus récentes de cinéastes comme la mixtèque Angeles Cruz, le bolivien Alejandro Loayza Grisi, la salvadorienne Tatiana Huezo ou la chilienne Manuela Martelli.
Le cours se réalise en collaboration avec le thème principal de la 37ème édition des Rencontres Cinelatino, consacré à l’autoreprésentation audiovisuelle des peuples originaires. Les étudiant∙es participeront activement aux événements réalisés avec le festival et pourront travailler sur des films présentés à l’édition 2025 ou aux éditions précédentes.